J'étais prêt à attendre jusqu'à demain pour en parler mais je ne résiste pas au plaisir de vous faire part dès ce soir du comportement de Jean-Michel Baylet, le chef des radicaux de gauche. Il a regretté, aujourd'hui, avoir été éconduit «violemment» par François Bayrou, président du MODEM, à qui il proposait de faire liste commune lors des prochaines élections européennes. Le leader du MODEM, écartant d'un revers de main la proposition de discussion du responsable national du PRG, a mis en avant son indépendance et son « ni droite ni gauche » pour justifier son refus d'engager le dialogue avec des radicaux dont il n'a vraiment pas besoin eu égard au score (12-13 %) que lui accordent les sondages d'intentions de vote.
Baylet s'est rendu compte, ce jour, «qu'il y avait toujours eu des différences sensibles entre les chrétiens démocrates et les républicains laïques». Impayable Baylet. Il s'est même souvenu qu'il existait un Parti socialiste vers lequel il a décidé de se tourner pour grapiller quelques sièges. Il va proposer une rencontre à Martine Aubry qui, telle que je la connais, doit attendre Baylet comme on attend le Messie. Je plaisante évidemment.
J'ai eu, au cours de ma carrière, l'occasion de rencontrer M. Baylet, patron de presse et PDG de La Dépêche du Midi. C'était en 1994. Je défendais les intérêts des salariés de «La Dépêche» en règlement judiciaire devant le tribunal de commerce d'Evreux et mes faveurs allaient (naïvement) à la création d'une Coopérative ouvrière qui aurait permis aux salariés d'assumer eux-mêmes leur destin. M. Baylet fit une proposition de rachat jugée ridiculement basse financièrement comparée à celle de Philippe Hersant que je ne défendais pas, oh cela non ! Mais quand on a des petits moyens, on ne peut servir de grandes causes. Et Baylet repartit à Toulouse comme il était venu. Les mains vides.
2 commentaires:
Après avoir longuement flirté avec les radicaux valoisiens, Baylet a pris du retard. Il doit maintenant trouver de toute urgence un partenaire pour présenter des candidats aux européennes sur l'ensemble des huit circonscriptions.
Seul en 2004, le PRG a obtenu 1,55% et n'a pu présenté que 3 listes.
Autant dire que les négociations seront âpres avec le PS car Baylet va devoir payer de son inconstance politique. Au passage, ses barons locaux sont tirés par le fond avec lui, surtout lorsqu'ils le soutiennent aveuglément dans son opportunisme : Il ne suffit pas d'adapter ses opinions aux circonstances, encore moins de chercher à adapter ses alliances aux scrutins électoraux, pour signifier quelque chose en politique.
Hormis le Tarn et Garonne, le fief du Sénateur-patron-de-presse/Jean-Michel Baylet, les radicaux sont moribonds ailleurs. Que va faire le PS avec le PRG en 2009 ?
Quant à une alliance avec l’UDF-Modem ? Pourquoi pas. Mais les deux hommes se ressemblent… Notez que Bayrou a soutenu la motion déposée par le PS, mais n'a pas appelé à la grève d'aujourd'hui... Il ne fait que soigner son image. Le vote de la motion lui a bien rapporté : Il a attiré les médias et a marqué une "différence". "Pour autant cela ne fait pas de lui un homme de gauche" Ne nous y trompons pas.(P.Moscovici).
Paraphrasant Turgot, Edgar Faure avait intitulé le premier tome de ses mémoires : "Avoir toujours raison--- c'est un grand tort"
J'ajouterais bien volontiers : Surtout dans l'Eure !
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