C’est une
histoire à la Pagnol. « Lapeyre,
y’en a pas deux » dit le slogan publicitaire. Eh bien si, justement,
il y en a un deuxième ! De son prénom Albert. Albert Lapeyre, cela ne vous
dit rien ? Ne cherchez pas. À moi non plus, avant
d’entendre parler du Trèfle. Comment, vous ne connaissez pas le Trèfle ? Bon,
je vous rassure. Il n’est pas question de papier toilettes. Non, le Trèfle,
j’ai mené mon enquête : c’est un petit marseillais. Non, non, pas un
savon. Un petit parti politique pour l’écologie et l’environnement. « Qui plaide pour une écologie
humaniste pour permettre à l’homme, la nature et les animaux de vivre en
harmonie ». C’est-y pas touchant ! Eux, c’est les Nouveaux
écologistes, comme ils disent. C’est comme Morin avec son Nouveau centre.
Bien, direz-vous ! Mais pourquoi nous
raconte-t-il tout cela ? Où veut-il en venir ? Eh bien voilà !
Jean-Louis Borloo, le futur-déjà ex président de
Veolia, encore lui, après qu’il a voulu se mettre à son compte et a tenté
d’être candidat à la présidentielle contre l’Autre, que croyez-vous qu’il lui soit arrivé ? L’UMP, sur ordre, lui a coupé les vivres. Un million d’euros
envolés. Pour un petit parti comme le Parti radical de Borloo, c’est un gros
coup dur. Mais Borloo est né sous une bonne étoile. Et c’est là qu’arrive à
point nommé le dénommé Albert Lapeyre et son Trèfle. Car, bien qu’il s’agisse
d’un petit parti dont personne n’avait jamais entendu parler, celui-ci, usant à
son avantage du dispositif législatif sur le financement de la vie politique,
est parvenu à se constituer un trésor de guerre de 800 000 euros. Pas
mal ! Pour Borloo, c’est le trèfle à quatre feuilles.
Au terme d’un accord rocambolesque dont on vous fera
grâce des détails, les parlementaires radicaux du repiqueur de corail ont
rappliqué avec armes et bagages au Trèfle. Et là, les fauchés se sont
transformés en faucheurs, récupérant au passage les 800 000 euros et l’hommage
de l’Albert Lapeyre au « père du
Grenelle de l’Environnement, dont on soutient l’action, car notre programme se
rapproche du Centre ». Elle est pas belle la vie !
Ce n’est pas tout. Écoute ! Écoute ! Là
où l’histoire atteint les sommets, c’est lorsqu’on creuse un peu pour tenter
d’en savoir un peu plus sur l’Albert Lapeyre en question. Recueillons-nous un
instant sur le CV de l’écologiste inconnu. Médaille d’argent, il est. À quel
concours agricole ? Ce n’est pas dit. Mais le meilleur, je vous le garde pour
le pastis du soir. Albert Lapeyre est président national de l’Union des
gaullistes de France. Rien moins. Le gaullisme écologique, vous
connaissiez ? Moi non plus ! Mais, ça, affirmatif mon
général ! C’est du vrai recyclage… et du durable de chez durable. Garde à
vous !
H. Dezeaux
Sources :
Article
de Rue89 : « Borloo reconstitue
son trésor de guerre avec des écolos inconnus ». Article de François
Krug, journaliste.
Pour le
fun : car c’est un vrai régal !
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