« Retour en arrière, c’est Giscard qui a pondu ce petit
bijou : on était alors passé de 100 signatures anonymes à 500 publiques.
La gauche unie autour du Programme commun n’avait pas manqué de
protester. Mais cela n’avait pas empêché le PS, avant 1981, de menacer
d’exclusion les maires qui signaient pour quelqu’un d’autre que
Mitterrand (le PCF excluait lui pour un cheveu qui dépassait). C’est ainsi que
Bernard Amsalem, alors maire de Val-de-Reuil, avait été contraint de se dédire,
tandis que Jean Récher, maire de Saint-Pierre-du-Vauvray, avait maintenu le cap… sans
suites négatives. L’argument était alors qu’il ne fallait prendre aucun risque
pour chasser Giscard, mais que bien sûr la loi serait abrogée ensuite. 30 ans
après, non seulement cette loi est toujours là, mais il se trouve des
responsables du PS comme Marc-Antoine Jamet ou Richard Jacquet, et du PCF comme
Gaëtan Levitre pour la justifier en tout ou partie. Ainsi, ils sont tous trois
contre l’anonymat, ce qui dans les conditions actuelles revient à légitimer
l’hégémonie des formations qui ont beaucoup d’élu-e-s.
Ce sont les électeurs qui devraient décider qui peut participer au débat et au suffrage universel. L’appui d’un certain nombre d’entre eux (50 000 ?), dûment enregistrés sur une pétition officielle, serait un seuil qui éliminerait les candidatures fantaisistes, et que pour notre part nous aurions franchi depuis longtemps. Ce n’est en rien aux maires des petites communes de porter une telle responsabilité.
Nous sommes aujourd’hui à près de 470 promesses de signatures, et nous en remercions particulièrement les élu-e-s démocrates de notre proche région. le nombre de candidats à gauche est plus faible cette année que lors des élections précédentes et nous sommes le seul courant à se trouver sur le fil du rasoir.
Et finalement, la question qui se pose maintenant ne serait-elle pas celle de la légitimité de Philippe Poutou comme candidat ? Cette question, nous la posons à François Hollande, à Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon. Ils ont en effet les moyens, par souci démocratique, de débloquer les quelques dizaines de signatures qui sont nécessaires à la présentation du premier ouvrier candidat à l’élection présidentielle. En tout cas, si vous connaissez des maires…»
Pierre Vandevoorde, NPA
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