Au niveau national, on a sous les yeux un comportement identique de la part d'Arnaud Montebourg. Avec 17 % des suffrages de la primaire, il exige — pour accorder son soutien — que des aspects essentiels de son programme soient repris par les deux candidats restant en lice. C'est ce qu'on appelle une forme de chantage. Le score d'Arnaud Montebourg est excellent après une excellente campagne. Cela ne l'autorise pourtant pas à imposer ses choix à des candidats qui, par définition, ont obtenu des scores meilleurs au suffrage universel. Avec 39 % et 31 %, François Hollande et Martine Aubry ont fait valider leurs choix lors de cette primaire et ce serait un déni de suffrage si l'un ou l'autre zigzaguaient par opportunisme ou manque de courage. Par définition, également, ceux et celles qui ont fait le choix d'autres candidats qu'Arnaud Montebourg (ils sont 83 %) ne souhaitaient pas qu'ils deviennent le représentant de la gauche aux présidentielles.
Pendant le dépouillement au gymnase A. France (photo JCH) |
Passons aux Verts. Cécile Duflot annonce aujourd'hui qu'il en est fini de l'hégémonie du PS et qu'à l'avenir, elle n'aura pas à quémander de circonscriptions. Pourquoi pas ? Si Eva Joly est en situation de peser vraiment eu égard à son score de premier tour de la présidentielle, il sera normal que des négociations s'engagent (avant, pendant et après) entre les futurs partenaires du gouvernement mais on ne comprendrait pas que les minoritaires imposent leurs vues et conditionnent leur participation à la prise en compte de 100 % de leurs desiderata. La loi majoritaire du suffrage s'impose à tous. Il est vrai que chacun demeure libre de participer ou non à la gestion. De se situer dans la majorité ou l'opposition.
Il ne faut pas que le pouvoir du faible au fort dénature la réalité politique et caricature la majorité démocratique. Une fois que le suffrage a parlé, il appartient à chacun de prendre ses responsabilités et de savoir jusqu'où il peut aller trop loin. Ainsi, Sarkozy aurait mieux fait de se taire plutôt que d'en appeler au général de Gaulle « qui a voulu deux tours à la présidentielle et pas quatre. » Voilà un président, théoricien de la rupture, qui ne voit pas que le monde bouge et que la 6e République d'Arnaud Montebourg devra rapidement remplacer une 5e quelque peu défraîchie.
(1) un face à face entre Martine Aubry et François Hollande est prévu sur France 2 ce mercredi à 20 h 30.
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