« Absent à Évreux à la journée nationale de
mobilisation contre la politique d’austérité, le Parti socialiste défend-t-il
encore les salariés ? C’est la question qu’on est en droit de se poser.
Mardi 11 octobre était en France, à l’appel des
syndicats – exception faite de la CFDT et de FO qui s’en sont expliqués – une
journée nationale de mobilisation contre la politique d’austérité engagée par
le gouvernement. Cette politique vise à faire payer au peuple les conséquences
de la crise déclenchée par le capitalisme financier. Dans la panoplie des
mesures arrêtées, la plupart frappent les plus faibles. La plus scandaleuse est
la taxe sur les mutuelles qui va évidemment se traduire par une augmentation
des cotisations et par conséquent va pénaliser davantage les Françaises et les
Français modestes, s’ils ne renoncent pas à se soigner.
Cette politique inique doit être combattue par relâche
et par tous les moyens. Jean-Luc Mélenchon pour le Front de Gauche a, dans son
discours à la fête de l’Humanité, appelé le peuple à résister. Si ne nous
dressons pas contre elles, les politiques d’austérité nous entraîneront dans la
spirale infernale et le cauchemar que vit désormais le peuple grec au quotidien :
baisse des salaires, des traitements et des pensions, des aides sociales aux
plus pauvres, attaques contre l’éducation et la santé, casse des services
publics, privatisation de toute la richesse et du patrimoine communs au bénéfice
de quelques uns, déjà les plus riches. Ports, aéroports, transports
ferroviaires, autoroutes, énergie, tout va y passer. Certains beaux esprits ont
même émis l’idée que les Grecs pourraient vendre des morceaux de leur territoire
national : des îles, par exemple. Ils en ont tant. Dommage pour les Britanniques
qui sont déjà très endettés car l’opportunité d’acheter le Parthénon eut pu les
intéresser, eux qui en possèdent déjà la célèbre frise des Panathénées.
À Évreux, si le cortège n’atteignait
pas l’importance de ceux qu’on vit l’an passé lors des manifestations contre la
réforme des retraites, les syndicats étaient cependant parvenus à mobiliser
leurs adhérents des principaux secteurs d’activité : industrie, santé,
social, fonction publique. Comme il est d’usage en pareil cas, les partis politiques
de gauche qui soutiennent les revendications étaient présents en fin de cortège.
Apportant leur soutien aux salariés, NPA, Front de Gauche représenté par le PCF
et le PG, EELV étaient là avec drapeaux et tracts. Une absence fut immédiatement
remarquée : celle du PS. Pas un militant, pas un drapeau, pas un fanion.
Rien.
Le Parti socialiste eurois, tout occupé qu’il était à
ses primaires, en a-t-il oublié cette journée ? Ou bien, considérant la volonté
de ses impétrants de ramener la dette à moins de 3% dans les plus brefs délais,
a-t-il pris acte de la nécessité d’appliquer dès à présent l’austérité ?
Il serait intéressant de le savoir. Alors que la situation continue de se dégrader
et que méthodiquement la spéculation internationale s’attaque aux pays européens
les uns après les autres, alors qu’il nous faut résister au projet des libéraux
de faire payer la crise au peuple, nous avons besoin de rassembler toutes les
forces de gauche. Nos amis socialistes devraient le comprendre. Rassemblés,
nous serons plus forts pour faire reculer le pouvoir.
Reynald Harlaut
Parti de Gauche, Front de Gauche
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