Cher Arnaud,
Je viens de découvrir ta
lettre ouverte à Martine Aubry et à François Hollande. Je ne résiste pas à te
répondre en direct, à mon niveau militant. Après tout, c’est cette démocratie
que tu souhaites, à juste raison. Assurément, le PS doit être le parti des
salariés, pas celui de l’élite dominante. À l’occasion de la terrible crise que
nous impose la finance, non seulement nous ne voulons pas payer une « dette »
qui n’est pas la nôtre, mais nous voulons changer le système qui l’a produit,
qui faillit, et non pas le replâtrer.
Pour cela nous devons
répondre aux préoccupations immédiates, élémentaires, vitales de nos
concitoyens. Et il nous semble qu’il faut prendre les choses par le bon bout en
partant du vécu quotidien. C’est ce qui nous étonne dans tes questions à
Martine Aubry et à François Hollande : tu n’interroges ni sur la hausse des
salaires, ni sur la retraite à 60 ans, ni sur le retour à l’emploi, ni sur la
durée et le droit du travail, ni sur la protection sociale, la santé et
l’école.
Nous, c’est ce qui nous
préoccupe le plus :
— 1°) Il y a eu 8 millions de manifestants
l’an passé en défense de nos retraites, les lois Balladur, Fillon et Woerth ont
été imposées brutalement, en 1993, 2003 et 2010 contre une majorité écrasante
de 75 % de l’opinion, et elles échouent puisque la moyenne des annuités
cotisées réelle des salariés a baissé en 15 ans de 37,5 à 36 annuités alors que
les lois imposaient de passer de 37,5 annuités à 41,5. Le seul résultat est une
forte baisse du niveau de pensions que nos concitoyens n’acceptent pas. Comme
il y a ambiguïté dans notre parti à ce sujet, non pas sur le droit à partir à
60 ans, heureusement presque tout le monde le défend, mais sur les annuités, le
niveau, la pénibilité, on pensait que tu interrogerais François Hollande et
Martine Aubry là-dessus. Il n’y a pas que l’allongement de l’espérance de vie
qui compte comme paramètre, mais la réalité du chômage grandissant des jeunes
et des « seniors ».
— 2°) Les salaires sont bas,
beaucoup trop bas, c’est là, l’origine de toute la crise que nous subissons. Le
coût du capital est trop élevé et le coût du travail trop bas. Il faut
reprendre dix points qui ont été siphonnés par les profits sur les salaires. À commencer
par le Smic qui devrait augmenter rapidement à 1700 euros, en guise de
rattrapage et de stimulation de la relance de l’économie, du rejet de
l’austérité et de la récession auxquelles Sarkozy nous a conduit. Hausser les
salaires nets, c’est mieux vivre tout de suite, pour des millions de salariés
pauvres, mais c’est aussi remplir avec les cotisations, le salaire brut, nos
caisses de protection sociales, collectives. Imposer l’égalité salariale
professionnelle hommes/femmes par la loi avec sanction. Une
allocation-autonomie pour les jeunes.
— 3°) Cinq millions de
chômeurs : il n’y aura pas de réduction du chômage de masse sans réduction du
temps de travail. Cela implique de rapprocher les dures réelles de la durée
légale a 35 h voire 32 h, baisser les durées maxima, rendre les heures
supplémentaires plus coûteuses que l’embauche, lutter contre le travail
dissimulé, stopper la précarité, réguler la sous-traitance, rétablir le
respect, l’hygiène, la sécurité dans les entreprises, le contrôle contre les licenciements
abusifs et boursiers, des droits syndicaux nouveaux dans les entreprises. Le
droit du travail donne du droit au travail. À ce sujet, nous avons noté qu’en
six heures de discussion télévisées, nos six candidats, dont toi, n’ont jamais
cité une seule fois le code du travail dont notre projet socialiste affirme
pourtant qu’il faut le « reconstruire »… Cela ne dépend ni de l’Europe ni de la
mondialisation : les 850 000 salariés de la restauration, par exemple, comptent
parmi les plus surexploités alors qu’ils en sont nullement placés en
concurrence internationale…
— 4°) Inégalités : la France
n’a jamais été aussi riche et les richesses aussi mal partagées. 5 % de nos
concitoyens possèdent près de 50% du patrimoine, 10 % possèdent moins de 1 % et
les 85 autres se partagent le reste, 49 % des richesses. Notre peuple est en
colère à fleur de peau sur cette question, contre la corruption, la gabegie,
les richesses accumulées sans honte par l’élite privilégiée, et nous partageons
pleinement ce rejet massif. C’est explosif. Nous proposons qu’il n’y ait plus
de rémunération supérieure à 20 fois le Smic, aucun homme ne mérite quel que
soit son génie, de gagner 20 fois plus qu’un autre. À l’école, on est souvent
noté de 1 à 20, pourquoi gagnerait-on ensuite de 1 à 600 ? Il faut une réforme
fiscale qui abaisse les impôts injustes, indirects et hausse les impôts justes, directs et progressifs…En un
mot, la redistribution des richesses, c’est la clef de l’alternative, c’est
matériel, c’est palpable, c’est du sûr.
Comment dire ? C’est là que
nous t’attendions !
On croyait que tes questions
à Martine et François allaient d’abord porter là-dessus. Très concrètement,
dans l’intérêt de toute la gauche. En tout cas, nous, ce sont celles que nous
posons chaque jour. Car il y a des millions de voix en jeu contre la sale
politique antisociale de Sarkozy, et il y a, avant la campagne officielle,
encore de grandes précisions à obtenir dans le « projet socialiste » et dans
celui de nos candidats : salaires, emploi, droit du travail, retraite, sécurité
sociale, école. 35 h, 60 ans, 1700 euros, pas plus de 20 Smic. Ces questions
parcourent au demeurant les programmes de nos alliés nécessaires du Front de
gauche et des Verts, elles sont presque une condition pour l’unité victorieuse,
dynamique, de toute la gauche.
Comme tu le sais, toi et
nous, « Un monde d’avance » nous sommes présentés à ce jour, je crois à juste
titre, et dans les deux cas, comme la gauche socialiste. Nous avions obtenu, «
UMA », en interne, un solide pourcentage au congrès de Reims de novembre 2008
sur une motion de gauche que nous avions déposée alors que tu choisissais un
autre chemin. La façon dont tu te manifestes aujourd’hui dans ces primaires
nous rapproche à nouveau et c’est tant mieux. Car il est nécessaire, selon
nous, qu’il y ait une forte gauche socialiste capable d’emporter une majorité
dans ce grand parti, de le faire rompre avec le social libéralisme et d’en
refaire le grand parti capable d’unifier toute la gauche en la faisant gagner
durablement.
Je vais répondre aux
questions que tu as choisies, bien sûr. Mais permets moi de te redire
franchement puisque tu parles franchement à tout le monde : proposons d’abord
une redistribution des richesses, du travail, de la sécurité sociale,
l’abrogation des lois de la droite contre nos retraites, car tout commence par
là.
D’autant qu’on peut mieux le
faire sans doute, si Martine Aubry gagne le 16 octobre.
Entre les deux candidats, tu
le sais, François Hollande a choisi de privilégier la rigueur, la modération,
la prudence, le « on ne promet pas trop
parce qu’on ne pourra pas tenir beaucoup », il souhaite régler la dette,
gérer rigoureusement l’existant. Martine Aubry est plus offensive, elle veut
changer les choses pas seulement les « accompagner », elle l’a dit maintes
fois, sur un ton plus convaincant : l’injustice sociale est devenue
intolérable. François a un énorme talent, un entregent, un savoir faire, un
charisme, il a dirigé le bureau national avec brio, sauvant parfois l’unité du
parti. Et… Martine aussi. La différence est pour nous, à cette heure, dans la
fibre sociale, et dans la détermination à affronter le système pour le changer.
Beaucoup sentent, comme cela, la différence entre les deux « impétrants »…
comme tu les appelles. Il n’y a pas photo, la gauche du parti est derrière
Martine, en vertu de son positionnement d’ensemble. Il conviendrait, mais nous
ne voulons pas te dicter ton choix, que tu la rejoignes et que tu nous
rejoignes. Ensemble, nous ferons majorité, non ? Tu auras l’honneur d’avoir
contribué à ce qu’une bonne position contre la finance et les banques soit
adoptée. Nous aurons ensemble l’honneur d’avoir un programme social essentiel
pour gagner, non ? Nous veillerons à ce que les promesses de changement soient
tenues.
Ensemble, toi et nous, avec
Martine Aubry.
Oh, certes, il y a des
méfiances, et tu me les as exprimées lorsque nous nous sommes rencontrés à la
fête de l’Humanité. Elles sont sans doute légitimes. J’en ai, nous en avons
nous-mêmes, mais que faire ? Sinon, agir ensuite, de concert, et avec les
grandes forces sociales en éveil. Les 2,6 millions d’électeurs qui sont venus
répondre à l’appel du parti socialiste, le 9 octobre, les 8 millions de
manifestants de l’an passé.. sans remonter plus loin. Notre pays est sans doute
un des plus politisés au monde, nous pouvons en être fiers, et nous appuyer sur
la conscience et le mouvement social.
Alors voici, maintenant, la
réponse aux trois questions :
— 1°) La dette privée que
les banques essaient de faire payer au public, c’est intolérable. Ce système de
pillage des salariés grecs, italiens, portugais, espagnols, irlandais,
islandais, et demain belge, français doit être mis à bas. Tout comme la dette
du tiers-monde devrait être abrogée depuis longtemps : dans un grand rassemblement
à la Bastille, lors du 200° anniversaire de la Révolution Française, nous
militions pour cela. Il y a des dettes légitimes mais aussi des dettes
illégitimes et des dettes odieuses. Le sort fait par la troïka UE/BCE/FMI à la
Grèce est indigne. Il est possible aujourd’hui pour un gouvernement d’un pays
de la taille de la France, de dire « stop », d’imposer un moratoire pour en
faire l’inventaire par un audit public, nous serons applaudis dans le monde
entier. Il faut trier toutes ces dettes, enquêter sur la spéculation, arrêter
les forbans des « bad » banques, les juger. Levée du secret bancaire ! Et les
puissances publiques, élues, souveraines, doivent décider de restructurer ou
d’annuler les dettes selon leurs natures. Ce sont les citoyens et leurs élus
qui doivent décider et non pas les charlataneries des agences de notation. Bien
sûr qu’il faut séparer banques de dépôts et d’affaires, qu’il faut un grand
pôle financier public, réglementer drastiquement les bourses, prendre enfin de
fermes mesures contre les trous noirs fiscaux, imposer une taxe sur toutes les
transactions financières, batailler pour sauver l’euro en reprenant
collectivement, démocratiquement le contrôle d’une BCE et d’une monnaie
stupidement affirmées « indépendantes ».
— 2°) Bien sûr que cela
implique ensuite un « juste échange » c’est-à-dire un commerce européen et
international dont les règles respectent le travail au lieu de l’écraser. Quel
serait le « bon protectionnisme équitable » ? À nos frontières et en Europe ?
Nous avons voté, toi et nous, en 2005, contre le TCE qui échoue et vole en
éclats depuis. Un protectionnisme
équitable, un juste échange, cela
ne peut se construire que sur les règles les plus solides de l’Organisation
internationale du travail (OIT) et pas seulement sur celles de l’Organisation
mondiale du commerce (OMC). Une organisation mondiale de l’environnement (OME)
avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), devraient avoir des pouvoirs
d’élaboration, de décisions, de sanctions aussi fortes que l’OMC. Le droit du
travail devrait être constitutif du droit de la concurrence afin que cette
dernière ne soit plus féroce et faussée. Ça ne veut donc pas dire renfermer les
peuples, chacun dans la concurrence (qui deviendrait vite aussi acharnée) de
leurs frontières, mais combattre pour établir des règles par des organisations
internationales mondiales qui aussi fortement régissent les lois du travail, la
protection de l’environnement, la santé de tous les humains sur la planète. Ce
qui veut dire, par exemple et concrètement en Europe, d’avancer vers un Smic
européen, une législation sociale harmonisée selon le principe de faveur, une
fiscalité comparable, etc.
— 3°) Oui, mille fois oui à
une VIe république sociale, parlementaire, démocratique, écologique, féministe,
laïque. Cela signifie notamment l’abolition de l’élection d’un président au
suffrage universel, des élections à la proportionnelle, une interdiction du
cumul des mandats en nombre et dans le temps, le vote des immigrés qui paient
des impôts dans notre pays, un grand service public renforcé et élargi. Cela
fait quelques décennies que ceux qui ont refusé le « coup d’état permanent » en
rêvent et ont fait moult propositions là-dessus, nous sommes et resterons
facilement d’accord.
Les propositions sociales, financières
et institutionnelles que nous formulons, et que je reprends ici, sont aussi
majoritaires parmi nos concitoyens, nous le croyons comme toi. Tout cela fait
un plan d’action commun et d’ensemble possible. Mais ce plan a davantage de
chances d’être mis en œuvre, puisqu’il faut choisir, avec Martine Aubry.
Cher Arnaud, nous faisons
appel aussi à ton intelligence politique et à ta volonté de l’emporter demain
face à la droite, sur un programme vraiment alternatif, sois assuré de notre
engagement, de l’ancienneté et de l’opiniâtreté de notre combat socialiste, en
ce sens.
Fraternellement, Gérard
Filoche, mardi 11 octobre à 22 h
Jean-Luc Mélenchon a souhaité répondre à la lettre ouverte
qu’Arnaud Montebourg a adressée à Martine Aubry et à François Hollande, candidats
à la présidentielle. Il considère que lui aussi, en tant que candidat du Front
de Gauche, est concerné par cette lettre. En voici le texte :
« Cher Arnaud
Montebourg,
J’ai lu la lettre
que tu as envoyée à tes compétiteurs de la primaire socialiste. Tu as voulu
qu’elle soit « ouverte ». Je me sens concerné. En effet, tu t’adresses aux deux
socialistes qui pourraient être candidats à l’élection présidentielle. Je le
serai pour ma part en toute certitude, au nom du Front de Gauche. Les questions
que tu poses concernent toute la gauche et tous nos concitoyens.
J’ai donc souhaité y répondre.
Le nombre de votants aux primaires
organisées par le Parti socialiste pour désigner son candidat à l’élection
présidentielle montre une volonté d’intervention populaire. Celle-ci marque je
crois les temps politiques nouveaux dans lesquels nous sommes entrés. Car
désormais le grand nombre sent bien que les dogmes suivis jusqu’à présent par
les pouvoirs en place mènent le monde à une impasse. Chacun se sent dès lors
invité à se mêler des affaires publiques. Bonne nouvelle !
En t’écrivant, je veux donc
contribuer à ce débat démocratique indispensable pour que l’élection
présidentielle ne se réduise pas à une compétition de personnes mais permette
aux citoyens d’exercer en toute lumière une souveraineté éclairée par le débat
argumenté.
Je veux aussi entamer à cette
occasion une discussion ouverte à gauche sur les conditions concrètes et
précises qui permettront à un gouvernement de mener une politique alternative à
celle de la droite, à l’heure où pourtant les gouvernements sociaux-démocrates
dans toute l’Europe adoptent des plans d’austérité en tout point contraires à
leurs engagements de campagne.
Les trois questions que tu poses
me paraissent essentielles. J’y réponds précisément et y ajoute une quatrième
qui à mes yeux les conditionne toutes.
— 1°) Le contrôle
politique du système financier
Je défends la mise sous contrôle
social des banques afin de soumettre la finance à la loi de l’intérêt général.
Le programme du Front de Gauche propose de combattre la spéculation et la
financiarisation de notre économie en interdisant les ventes de gré à gré, les
ventes à découvert et les produits spéculatifs et en bloquant les échanges de
capitaux avec les paradis fiscaux. Nous imposerons également la séparation des
banques de dépôt et des banques d’investissement. Nous interdirons les
stock-options, les LBO et les engagements hors bilan et obligerons les
entreprises à la transparence financière. Les mouvements internationaux de
capitaux à des fins de spéculation et de placement financier seront contrôlés
et taxés à nos frontières. Nous interdirons la libre action des agences de
notation et des hedge funds en Europe. Un pôle public financier sera créé pour
contribuer à produire et partager autrement les richesses. Enfin, la Banque
Centrale Européenne doit prêter aux Etats pour casser la spéculation et mettre
le financement des biens publics à l’abri des appétits des investisseurs
privés.
— 2°) Le
protectionnisme européen, social et écologique
Je combats le dogme du
libre-échange pour des raisons à la fois écologiques et sociales. Je veux
réduire les transports de marchandises inutiles pour diminuer les émissions de
gaz à effet de serre. Et je récuse la réduction des normes sociales et
environnementales par la mise en concurrence des systèmes sociaux et fiscaux nationaux.
Je prône une relocalisation écologique maximale de notre production agricole et
industrielle. Pour cela, le Front de Gauche défend l’instauration d’un visa
social et écologique qui permettra de bloquer les productions délocalisées pour
des raisons de dumping social et fiscal. Il propose l’institution de
protections et de normes sociales et environnementales communes aux Européens,
avec, par exemple des prélèvements nationaux concertés sur les réimportations
en Europe de productions délocalisées et une taxe « kilométrique » de manière à
réduire les transports de marchandises évitables. Nous instaurerons un droit de
reprise des entreprises par leurs salariés en cas de délocalisation ou de
fermeture. J’ajoute que le contrôle des mouvements de capitaux que nous
instaurerons permettra aussi de taxer lourdement les investissements supports
des délocalisations.
— 3°) la VIe
République et la lutte contre la corruption
Le Front de Gauche se prononce
sans ambiguïté pour une Sixième République parlementaire. Nous voulons en finir
avec ce régime qui dépolitise le débat public et organise le dessaisissement
des citoyens. La méthode que le Front de Gauche avance pour rédiger cette
nouvelle Constitution est celle qu’ont suivie avec succès les peuples qui ont
fait avant nous le choix de la révolution citoyenne, la convocation d’une
Assemblée Constituante dès le début du mandat. Mon ambition est donc d’être le
dernier président de la Cinquième République.
— Quant à la corruption, je la tiens
pour un symptôme de la décomposition de notre République. Elle prospère en
raison du fonctionnement oligarchique des institutions, qui mêlent étroitement
possédants et cercles dirigeants de l’Etat. Elle est la conséquence de
l’accumulation de richesse par quelques-uns. Ceux-là jouissent de ce fait d’un
pouvoir d’influence indécent contraire à l’égalité des citoyens. Elle se
nourrit de la colonisation de l’Etat par les intérêts particuliers, permise par
la libéralisation des services publics et la confusion qu’elle entraîne entre
public et privé. Elle est encouragée par le fonctionnement des institutions
européennes, où les lobbies font la loi. Nous combattrons la corruption sur
tous ces fronts : mise au pas de l’oligarchie par la création d’un revenu
maximum, instauration d’un régime parlementaire permettant le contrôle effectif
de l’exécutif, abrogation des libéralisations de services publics, pôle public
du médicament, nouveau traité européen conditionnant tout transfert de
souveraineté à un contrôle démocratique de son usage.
Voici donc mes réponses aux trois
points que tu évoques. Je serais incomplet si je n’en ajoutais un quatrième. Je
crois que tu en seras d’accord puisque, comme nous, tu as voté non au Traité
constitutionnel européen et à sa copie conforme le Traité de Lisbonne. Rien ne
pourra être fait de ce que j’ai dit précédemment sans remise en cause du Traité
européen de Lisbonne. Celui-ci interdit en effet toute entrave à la libre
circulation des capitaux, promeut le libre-échange généralisé, fait échapper
une part croissante de notre législation à la souveraineté populaire et
officialise le pouvoir corrupteur des lobbies. C’est pourquoi nous organiserons
un référendum pour proposer au peuple français une liste de dispositions sur
lesquels la France désobéira sans attendre aux traités européens, prélude à une
refondation de l’Union toute entière.
Reçois, cher Arnaud, mes
félicitations pour le combat que tu as mené au sein de ces primaires et qui a
permis de faire progresser tant d’idées que nous avons en commun.
Jean-Luc Mélenchon
Candidat du Front de Gauche à l'élection présidentielle »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire