La fin de la campagne des primaires est un peu chaude. Les entourages des candidats et les candidats eux-mêmes jettent leurs dernières forces dans une bataille serrée où le vainqueur n'est pas encore connu, sauf des sondeurs. A dire vrai, quand deux concurrents seulement restent en lice, il est légitime que l'un et l'autre tentent de se démarquer de son adversaire.
Et puis, il ne s'agit pas d'élire un conseiller municipal mais le candidat de la gauche (PS-PRG) qui affrontera Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen lors de la prochaine présidentielle. Ce ne sera ni simple, ni facile. Je ne suis pas de ceux qui croient au 58-42 annoncés ici et là, je crois plutôt que cette élection se jouera dans un mouchoir de poche d'où l'importance pour la gauche de choisir le ou la meilleure candidat(e) afin d'éviter de sécher ses larmes au lendemain du second tour en mai 2012.
Les deux protagonistes face à face ce dimanche sont connus. L'un a été secrétaire du PS pendant onze ans, il est député de Corrèze et président du conseil général…l'autre est l'actuelle première secrétaire, elle a été ministre de Lionel Jospin, c'est une élue locale active, dynamique. Les militants PS l'apprécient car elle a remis de l'ordre dans la maison et réussit ce qu'aucun n'avait réussi depuis longtemps : faire travailler ensemble tous les courants et toutes les sensibilités.
Je veux bien qu'on me dise qu'Hollande est le candidat du rassemblement. Il est celui qui demanda à Jacques Chirac un référendum sur le traité constitutionnel alors que nombre de socialistes (dont Fabius et Montebourg d'ailleurs) s'y opposaient. Quel coup d'éclat dont on continue de payer les conséquences.
Martine Aubry a d'autres avantages. Elle les a modestement indiqués hier soir au grand journal de Canal Plus. Elle écoute, analyse, décide. C'est une femme de caractère. Avec elle, les électeurs savent où ils vont et où elle va, c'est ce qu'on attend d'une femme d'état. Elle est maire de Lille, présidente de la communauté urbaine, Lille est une ville que l'on cite. Elle a été ministre de Lionel Jospin, cadre chez Péchiney pendant trois ans.
Enfin pour compléter le tableau, je vous conseille l'article de l'ancien ambassadeur au Sénégal, l'écrivain Jean-Christophe Ruffin, paru dans Le Monde daté de ce jour. Il décrit Martine Aubry comme on ne la connaît pas suffisamment.
Alors demain, réfléchissez bien avant de voter. Il ne s'agit pas de l'avenir du PS mais de la vie du pays.
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