Une fable court les rédactions
et les plateaux télé. Même un Bernard Debré s’y met, c’est dire. Parmi les éléments
de langage distribués à la droite, quelques mots reviennent en boucle :
acharnement, scandale d’état, cabinet noir…l’objectif vise à démontrer que les
affaires concernant Nicolas Sarkozy sont en fait des coups tordus suscités par
le pouvoir socialiste et que l’ancien président de la République est avant tout
une victime car il est évidemment blanc comme neige.
Pour atteindre cet objectif,
les socialistes auraient les juges à leurs bottes. Ces juges que Sarkozy a traités
de petits pois ou ces juges d’instruction que Sarkozy voulait supprimer éprouveraient
le désir de se venger. Au fond, c’est très simple : les affaires
Sarkozy-Takiedine-Guéant-Hortefeux-Copé-Bettencourt-Lagarde-Tapie-Karachi-Kadhafi-Buisson-Azibert-Pérol
etc. ne concernent en rien l’ancien président de la République. C’est bien la
raison pour laquelle il tient à récupérer rapidement ses agendas présidentiels
qu’il souhaite mettre au coffre en souvenir des belles années passées à l’Elysée.
C’est vrai, cela, pourquoi les juges devraient-ils être autorisés à compulser
des documents de travail d’un homme si honnête et si scrupuleux ? Oui,
pourquoi ?
La réponse est cependant d’une
simplicité enfantine. Les affirmations des ténors de la droite servent à
enfumer l’atmosphère de la Sarkozie devenue irrespirable. S’en prendre aux
juges, aux journalistes, c’est une méthode vieille comme la démocratie française
d’avant-guerre. Mais accuser les juges d’instruction de ne pas être libres et
indépendants, voilà qui est beaucoup plus grave. L’existence d’un cabinet noir à
l’Elysée est une pure spéculation, un parfait procès d’intention. Rien ne
permet aujourd’hui d’attester l’existence d’un équivalent de la précédente présidence
avec les agissements de M. Frédéric Ouart, ceux du procureur Courroye et ceux des
amis de Rachida Dati. C’est d’autant plus choquant que c’est Sarkozy lui-même
et son avocat qui se voient reprocher d’avoir eu des informations par un
magistrat de la Cour de Cassation et que l’éventuel trafic d’influence lui bénéficie
à lui, l’ancien président, et à personne d’autre ! D’ailleurs il n’est pas
exclu que d’autres magistrats de la plus haute Cour de justice française soient
entendus dans cette affaire qui, on l’espère, ira au bout…
La semaine a été horrible
pour l’UMP. A quinze jours du premier tour des élections municipales, nombre d’électeurs
de droite s’interrogent sur le sens de leur vote. Doit-on apporter nos
suffrages à ceux et celles qui soutiennent Copé, Sarkozy, Guéant, Hortefeux ?
Je sais que certains d’entre eux pensent à voter FN, un vote nuisible, inutile,
sans avenir. On a déjà vu les élus FN à l’ouvrage. A Louviers on se souvient de
M. Vassard, conseiller municipal FN. Il ne savait que réciter son bréviaire
sans aucun rapport avec la réalité locale ou le contexte régional. Peut-on décemment
donner les clés des mairies à des suppôts d’une idéologie mortifère sans égale ?
Ce matin, sur le marché, M.
Priollaud faisait grise mine. La semaine a été dure à encaisser avec toutes ces
mauvaises nouvelles pour l’UMP-UDI et ces soupçons décidément permanents. Il
reste deux semaines avant le premier tour. Deux semaines pour emballer le match
et désigner les listes qui iront en finale.
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