5 mars 2014

Sarkozy était enregistré à son insu par un Patrick Buisson sans conscience


J’imagine la colère de Sarkozy : espionné, écouté, enregistré par l’un de ses plus actifs conseillers. Et à son insu. Pour une fois Henri Guaino a raison : Il s’agit bien d’un viol. Et comme souvent en cas de viol, l’auteur est un membre de la famille ou en tout cas de l’entourage. La police n’aura pas à chercher longtemps les indices ou les preuves. L’avocat de Patrick Buisson a reconnu aujourd’hui, que la transcription des propos tenus par Sarkozy, Goudard, Guaino, Giacometti et compagnie et rapportés par le Canard enchaîné, était exacte. Ce qui veut dire, en langage clair, qu’en petit comité, ces messieurs n’y sont pas allés de main morte pour crucifier Roselyne Bachelot, Xavier Darcos et Henri Mercier…traités d’archinuls comme MAM et ses affaires tunisiennes ou Hortefeux, trop tendre en matière d’immigration.
Imaginons la scène. Ils sont six. Rassemblés autour du Totem Sarkozy. Ce dernier s’apprête à changer son premier ministre (qui reste le même) et à modifier le gouvernement. Guéant va devenir ministre de l’Intérieur mais Buisson soulève quelques objections ; il posera problème quant aux affaires en cours. 
Imaginons la tête de ces hommes, ce matin ou hier soir, quand ils ont appris que des centaines d’heures d’enregistrements clandestins pesaient au-dessus de leur tête comme une épée de Damoclès. Ils ont dû se rappeler les blagues, les bons mots, les gros mots aussi, les qualificatifs peu amènes, les attaques ad hominem, les injures qu’heureusement la grande histoire ne connaîtrait jamais. Et puis patatras. Buisson avait tout enregistré. Dans quel but ? Au nom de l’histoire, dit l’un, pour écrire un livre déclare l’autre, pour monnayer son silence, clame un troisième. Qu’importe, ces enregistrements sont des boules puantes. Ils sont le résultat d’une pensée perverse, d’une démarche impensée, d’un comportement déviant. Buisson est-il malade ? Il vaudrait mieux pour lui que ce soit le cas.
François Loncle a déclaré aujourd’hui : « Les enregistrements clandestins, l’espionnite aigüe de M. Patrick Buisson à l’Elysée, c’est une sorte de Watergate du pauvre, à l’image des pitoyables turpitudes du quinquennat de M. Sarkozy.
Si l’ancien président de la République devait apparaître comme une victime des pratiques de la bande de Pieds nickelés qui sévissait à l’Elysée, ce serait une nouvelle imposture. Bien entendu, M. Sarkozy savait. Bien entendu, cela le disqualifie encore un peu plus pour donner des leçons de gouvernance et de morale.
Décidément, le retour du refoulé s’avère impossible. »


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