J’imagine la colère de Sarkozy : espionné,
écouté, enregistré par l’un de ses plus actifs conseillers. Et à son insu. Pour
une fois Henri Guaino a raison : Il s’agit bien d’un viol. Et comme
souvent en cas de viol, l’auteur est un membre de la famille ou en tout cas de
l’entourage. La police n’aura pas à chercher longtemps les indices ou les
preuves. L’avocat de Patrick Buisson a reconnu aujourd’hui, que la
transcription des propos tenus par Sarkozy, Goudard, Guaino, Giacometti et
compagnie et rapportés par le Canard enchaîné, était exacte. Ce qui veut dire,
en langage clair, qu’en petit comité, ces messieurs n’y sont pas allés de main
morte pour crucifier Roselyne Bachelot, Xavier Darcos et Henri Mercier…traités
d’archinuls comme MAM et ses affaires tunisiennes ou Hortefeux, trop tendre en
matière d’immigration.
Imaginons la scène. Ils sont six. Rassemblés autour
du Totem Sarkozy. Ce dernier s’apprête à changer son premier ministre (qui
reste le même) et à modifier le gouvernement. Guéant va devenir ministre de l’Intérieur
mais Buisson soulève quelques objections ; il posera problème quant aux
affaires en cours.
Imaginons la tête de ces hommes, ce matin ou hier soir, quand
ils ont appris que des centaines d’heures d’enregistrements clandestins
pesaient au-dessus de leur tête comme une épée de Damoclès. Ils ont dû se
rappeler les blagues, les bons mots, les gros mots aussi, les qualificatifs peu
amènes, les attaques ad hominem, les injures qu’heureusement la grande histoire
ne connaîtrait jamais. Et puis patatras. Buisson avait tout enregistré. Dans
quel but ? Au nom de l’histoire, dit l’un, pour écrire un livre déclare l’autre,
pour monnayer son silence, clame un troisième. Qu’importe, ces enregistrements
sont des boules puantes. Ils sont le résultat d’une pensée perverse, d’une
démarche impensée, d’un comportement déviant. Buisson est-il malade ? Il
vaudrait mieux pour lui que ce soit le cas.
François Loncle a déclaré aujourd’hui : « Les enregistrements clandestins,
l’espionnite aigüe de M. Patrick Buisson à l’Elysée, c’est une sorte de
Watergate du pauvre, à l’image des pitoyables turpitudes du quinquennat de M.
Sarkozy.
Si
l’ancien président de la République devait apparaître comme une victime des
pratiques de la bande de Pieds nickelés qui sévissait à l’Elysée, ce serait une
nouvelle imposture. Bien entendu, M. Sarkozy savait. Bien entendu, cela le
disqualifie encore un peu plus pour donner des leçons de gouvernance et de
morale.
Décidément,
le retour du refoulé s’avère impossible. »
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