Sur le marché de Pont-Audemer. (photo Jean-Charles Houel) |
Il faudra bien un jour,
rendre justice à l’action de Laurent Fabius. Pas seulement au plan régional où
il a agi selon une stratégie lente mais efficace au bénéfice de la région, des
départements de Haute-Normandie et des villes de l’agglomération rouennaise.
Ayant une connaissance fine des hommes et des femmes politiques dont il sait
tous les travers et toutes les qualités, il a géré au mieux une gauche socialiste dans
des terres considérées longtemps comme des terres de mission pour la gauche. Il
a fallu du doigté et de l’abnégation pour conquérir les conseils généraux de l’Eure
et de la Seine-Maritime alors même que son allié communiste lui jouait des
tours pendables. Si le 276 (1) existe aujourd’hui et permet des projets suivis pour
la Haute-Normandie, n’oublions pas que c’est à Laurent Fabius (pas à lui tout
seul heureusement) qu’on le doit.
Au plan national, un sondage
IFOP JDD de ce matin indique que Laurent Fabius bénéficie d’une popularité élevée
(il est premier classé) due à son action comme ministre des Affaires étrangères.
Il est en bonne compagnie avec Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.
Ce n’est pas étonnant. L’ancien député de Grand-Quevilly est en première ligne
sur tous les dossiers chauds : Mali, Otages, Centrafrique, Syrie, Iran,
Ukraine etc. Il représente la France avec la dignité qui sied à la fonction et
l’intelligence des situations. Ses paroles sont pesées à l’aune de la
diplomatie et de l’influence encore importante dont jouit notre pays. Il est évident
que François Hollande a fait le bon choix en nommant Laurent Fabius au quai d’Orsay.
C’est si vrai que son nom circule pour qu’il devienne l’éventuel futur premier
Ministre succédant à Jean-Marc Ayrault. Je ne suis pas certain que Laurent Fabius ait
encore envie d’épuiser les « plaisirs » de cette fonction forcément ingrate,
forcément difficile. Ce n’est pas le talent qui lui manquerait le plus. Peut-être
le tournant politico-économique serait-il mieux assumé et plus crédible ?
En tout cas, que de chemin
parcouru depuis la primaire de 2007. Que de courant remonté depuis la campagne
de Ségolène Royal. Lors de la primaire citoyenne de 2011, La candidate de
Laurent Fabius s’appelait Martine Aubry. Il ne s’agissait pas d’un choix
opportuniste, d’un calcul quelconque. Le maire de Lille proposait une politique
plus dynamique, plus énergique, plus battante. Les Français ont voté, ils ont
choisi François Hollande. Laurent Fabius s’est montré d’une loyauté à toute épreuve
à l'égard de François Hollande dans l’intérêt des Français et celui de la France. Que les socialistes soient
82 % à l’apprécier aujourd’hui n’est que l’examen lucide porté sur l’action d’un
homme d’exception qui n’a pas encore donné tout son potentiel…
(1) Il s'agit d'une structure réunissant les présidents des conseils généraux de l'Eure et de la Seine-Maritime et le président du Conseil régional.
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