Lors de l'annonce des résultats dimanche soir à Louviers |
La candidate du Front national, d'abord, parfaite inconnue venue des frontières de la Seine-Maritime pour tenter de se faire un nom à Louviers après avoir fait campagne avec un prénom qui n'était pas le sien. La droite a beau jeu de parler d'élection locale quand un parti extrêmiste fait une campagne nationale avec une affiche unique qui resservira lors de la présidentielle. Dimanche, cette candidate était entourée d'une petite phalange au sein de laquelle nous avons reconnu quelques Lovériens très discrets jusqu'à maintenant. Vont-ils se structurer localement ? Ou vont-ils, comme d'habitude, laisser faire Paris. Une fois de plus, le score du FN dépend de la personnalité de son guide. C'était le père hier, aujourd'hui c'est la fille.
Avec près de 10 % des suffrages «Europe Ecologie les Verts» occupe une place éminente dans ce dernier épisode de la vie politique locale. L'engagement sincère et la spontanéité du candidat ont été récompensés par les électeurs sans doute impressionnés par la catastrophe de Fukushima. Il ne fait aucun doute que cet événement considérable va obliger à des révisions de notre mode de vie et de nos façons de protéger la planète et ceux qui l'habitent. A Louviers et ailleurs.
Le NPA et le Front de gauche (PC à Louviers) ont réalisé des scores infimes. On dira que les cantonales ne leur conviennent pas. Que leur combat se situe à un autre niveau, celui des luttes. Avec 3% des suffrages, ils ont plus pâti de l'abstention et du désintérêt des électeurs pour ce scrutin que les autres partis.
L'UMP d'Olivier Aubert a de quoi être déçue. La défaite du principal parti de la majorité présidentielle est un mauvais présage pour les combats électoraux à venir. Même si Olivier a réagi avec dignité et honneur à cet échec inattendu, ce n'est pas une consolation. La future tête de liste de la liste de droite aux municipales prochaines va devoir ramer sérieusement pour que son parti, ses idées, ses amis, puissent y croire de nouveau.
Le PS relève la tête. Non seulement Leslie Cléret est réélue pour trois ans mais le parti qui l'a investie et soutenue est redevenu, de peu il est vrai, le premier parti de gauche à Louviers. N'en tirons aucune conclusion prématurée. Ce vote est tout de même un signe adressé à tous ceux et toutes celles qui l'avaient enterré. J'imagine que les futurs candidats à la candidature pour les prochaines élections législatives apprécieront de s'appuyer sur Leslie Cléret. Depuis les élections régionales et le choix contesté d'Alain Le Vern à l'égard du radical de gauche de service, les socialistes lovériens se posaient des questions. Dimanche, ils ont obtenu une première réponse. Elle leur donne du courage et confirme que la rupture de 2007 était juste politiquement et moralement.
Le maire de Louviers, lui, a pris un coup. Je suis obligé de dire le maire de Louviers et non le candidat PRG tant celui-ci s'est effacé derrière la figure de Franck Martin. La campagne d'une année, à l'américaine, conduite par Jacky Bidault…a fait un bide. Pourquoi ? Ce ne sont pas les qualités personnelles du candidat qui sont en cause mais les choix stratégiques imposés par le maire de notre ville. Sans les retenir tous, citons : la sous-estimation de la cote de Leslie Cléret, la surestimation de la personnalité de la suppléante, la campagne éhontée sur la sécurité (les caméras de vidéosurveillance) un positionnement de centre droit confirmé par le soutien public de Guy Auzoux…que le maire de Louviers continue pourtant de me reprocher d'avoir fait élire alors qu'ils ont fait campagne ensemble. Une belle hypocrisie. La victoire de Leslie Cléret et celle de Jean-Louis Destans qui va suivre ne seront pas sans conséquences sur les affaires de la CASE et de la ville de Louviers. Malgré l'amitié (!) qu'il porte à JLD, celui-ci sait faire la part des choses et devra avoir la mémoire aussi longue que celle de Leslie…sans porter atteinte aucunement aux intérêts des habitants évidemment.
S'il avait encore un doute, Franck Martin sait donc qu'il est grillé pour les législatives prochaines (1). D'où sa précipitation, lundi, à annoncer d'ores et déjà sa candidature aux prochaines municipales qui auront lieu dans trois ans ! Dans la tempête, le marin qu'il est, s'accroche au bastingage et tente de sauver ce qui peut l'être. Tout de même, les Lovériens fascinés par son ascension déjà ancienne, le seront tout autant de la descente aux enfers qui s'amorce.
(1) En 2007, dans un tout autre contexte, sa candidature contre François Loncle n'avait pas recueilli 5% des suffrages, c'était la première alerte.
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