Les magistrats d'Evreux ont été rejoints par les avocats et des justiciables conscients (photo JCH) |
C'est ainsi que des magistrats, des greffiers, des personnels administratifs auxquels se sont joints des avocats du barreau, bâtonnier en tête, se sont retrouvés dans la rue, en début d'après-midi, pour faire part publiquement aux justiciables que nous sommes, de la motion adoptée à la majorité lors de l'assemblée générale des magistrats tenue le 8 février.
Le premier Président du TGI, M. de la Rosière de Champfeu, a lu le texte suivant : « Les magistrats du TGI d'Evreux, réunis en assemblée générale, sensibles à la douleur des proches de Lætitia Perrais,
— rappellent que les magistrats, fonctionnaires de l'institution judiciaire, policiers et gendarmes, œuvrent au quotidien pour l'application de la loi, la protection des victimes, la prévention de la délinquance et la répression de la criminalité,
— déplorent que les magistrats soient systématiquement tenus responsables d'actes criminels, aucun suivi ne pouvant empêcher à coup sûr le passage à l'acte,
— rappellent que les attaques répétées visant l'autorité judiciaire contribuent à fragiliser les institutions de la République,
—soulignent que le discrédit jeté sur la justice nuit à la sérénité et à la qualité de la justice rendue,
—s'inquiètent d'un manque chronique de moyens, d'une inflation législative non maîtrisée et de l'augmentation du nombre d'affaires à traiter, sources de situations à risques pour la société,
— soutiennent les magistrats et fonctionnaires du tribunal de grande instance de Nantes et du service pénitentiaire d'insertion et de probation de la Loire-Atlantique.
L'assemblée générale des magistrats du siège et du parquet du TGI d'Evreux décidé à la majorité du renvoi des audiences jusqu'au jeudi 10 février 2011 inclus sauf situations particulières. »
En revenant d'Evreux, j'écoutais la radio et j'ai entendu M. Estrosi (surnommé d'un nom que la bienséance m'interdit de publier) remettre le couvert sur le fait que les juges n'avaient pas placé le dossier du suspect numéro 1 au sommet de la pile des dossiers sensibles : « Je n'accepte pas le discours sur la faute au manque de moyens. » M. Estrosi, en service commandé par l'Elysée, s'efforce de crédibiliser une parole présidentielle devenue totalement inaudible par les juges, les policiers et par les citoyens. Si vous tenez tellement à respecter la dignité de la jeune Lætitia, ce que nous partageons sincèrement, taisez-vous M. Estrosi !
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