En 2008, les enseignants, les parents d'élèves, les lycéens ne manifestent pas contre le CPE mais contre les réformes de Xavier Darcos. (photo JCH)
Pourquoi Bruno Julliard mentirait-il ? L'ancien président de l'UNEF affirme, aujourd'hui, que Nicolas Sarkozy, au cours d'une conversation téléphonique, s'est déclaré d'accord avec lui au début de l'année 2006 pour que le gouvernement retire son projet de CPE. Les manifestations de rue battaient alors leur plein et Dominique de Villepin s'accrochait mordicus à son projet. Pouvait-il ignorer que le président de l'UMP, alors ministre de l'Intérieur de son gouvernement, le torpillait en jouant la rue contre le Premier ministre ? Peut-être, puisque Nicolas Sarkozy avait la main-mise sur la police et les services de renseignement.
Interrogé par la presse, ce jour, l'Elysée se refuse à tout commentaire. Les manifestations anti-CPE, l'action forte des syndicats, de l'opposition de gauche, des étudiants et des lycéens sont venues à bout du CPE (Contrat première embauche) qui offrait — souvenons nous en —aux chefs d'entreprises la possibilité de « virer » tout nouvel embauché sans motif pendant deux ans.
Bruno Julliard, devenu secrétaire national à l'Education au sein du Parti socialiste, considère que le délai de prescription est passé. Il jette un joli pavé (d'étudiant) dans la mare en démontrant que certains hommes de pouvoir sont capables de trahir leur propre camp pour discréditer un adversaire considéré comme dangereux (ce qu'on savait depuis longtemps). Avant l'abandon du CPE, on disait de Dominique de Villepin qu'il pourrait postuler à la candidature à l'élection présidentielle au sein de l'UMP. Le coup de grâce lui a ensuite été administré par l'affaire Clearstream sur plainte d'un certain Nicolas Sarkozy qui n'eut plus d'adversaire à sa taille (…) à droite. C'est tout de même autre chose qu'une rivalité Aubry-Royal !
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