Notre photo : Le marché du Neubourg est un moment fort de la semaine dans cette commune riche où le commerce local est florissant. (photo JCH)
José Alcala, dans le commentaire qu'il m'a adressé suite à la petite phrase prononcée par Christine Lagarde déplorant la disparition des commerces dans les centres des villes moyennes, m'assure que « la descente aux enfers a commencé il y a vingt ans. » Je ne conteste pas le fait qu'en vingt ans les habitudes d'achat des Français ont évolué. Il suffit de jeter un œil sur les parkings des grandes surfaces de Tourville-la-Rivière et d'errer dans les halls immenses pour comprendre que les petits commerces et même les moyennes surfaces ont des soucis à se faire. Quatre à cinq grands groupes français se partagent le marché des grandes marques que ce soit dans l'alimentaire ou dans l'habillement où la concurrence est effrénée depuis que la Chine est devenu le premier pays producteur-exportateur. Ces grands groupes, y compris celui de Michel-Edouard Leclerc, ne se font pas une concurrence telle, qu'elle mette l'un de leurs grands magasins en danger. L'arrivée des hard-discounts (à Louviers, on a ED, Lidl, francprix) sans oublier les Mutants, les COOP (même groupe) a changé la donne à la marge seulement car on sait bien que les ententes sur les prix, si souvent dénoncées par les associations de consommateurs, sont monnaie courante.
La proposition de loi (qu'en restera-t-il après le débat parlementaire et le poids des lobbies ?) de Mme Lagarde vise, parait-il, à permettre une concurrence plus transparente et plus libre et donc doit bénéficier au consommateur en bout de course. C'est une des mesures envisagées par le gouvernement pour aider à l'augmentation du pouvoir d'achat. Les petits commerces des centres villes n'ont qu'à bien se tenir…quand les prix vont baisser (sur certains articles de 20 à 30 %) c'est du moins ce qu'on nous promet ? Qui ira encore faire ses courses en ville ?
Revenons aux petites villes. J'ai l'avantage et le plaisir d'avoir du temps et de me rendre de temps à autre au Neubourg le mercredi et bien d'autres jours. Pourquoi ? Le mercredi est jour de marché: il y a des exposants, des clients, des volailles, un climat qu'on ne trouve que dans cette commune. Et les autres jours ? C'est pareil. La place de l'église est pleine de voitures, les commerces de bouche sont pleins d'une clientèle venue de tous les villages à l'alentour. Et pourtant, le Leclerc est un des plus grands et des plus fréquentés de la région : « Ici, c'est rupin, il y a de l'argent » nous confiait une hôtesse de caisse récemment, Intermarché y a une enseigne de taille, Mutant est là aussi. Les commerçants ne se plaignent pas. Ils font preuve d'un dynamisme certain et d'une originalité non moins évidente.
Il y a heureusement des coiffeurs, des marchands de lunettes et des banques, le Crédit agricole notamment, qui y accueille sa clientèle d'origine agricole. Donc on ne manque de rien et on y voit clair. Et le Neubourg, chef-lieu de canton, bénéficie aussi d'une clientèle de résidences secondaires d'origine parisienne ou banlieusarde. Etonnons-nous, après cela, de rencontrer sur le marché du Neubourg tant de Lovériens ou tant de Survillais, d'habitants de Quatremare ou de Surtauville. Surtout en ces temps de semailles et de plantations.
José Alcala a en partie raison. Mais, le commerce c'est comme tout, il n'y a pas de déterminisme de l'échec. Il y a un manque d'imagination, cette imagination que les étudiants de mai 1968 voulaient mettre au pouvoir ! Il y a aussi un manque de soutien des élus qui souvent refusent de se confondre avec un commerce dit libre car privé. Qui paie les impôts locaux ? A Louviers ce n'est pas le Leclerc d'Incarville (qui verse sa TP (taxe professionnelle) à la CASE quand même). Quand les Lovériens dépensent leur argent à Tourville-la-Rivière — je suis comme tout le monde, j'y vais parfois — ils jouent un peu contre leur camp.
Avant de revoir des centres villes dynamiques, actifs, où une clientèle réjouie fera ses achats, il faudra que les boutiquiers et les marchands donnent envie d'aller chez eux. Heureusement, il y en a. Et je ne parle pas du commerce en ligne (facile, rapide, de plus en plus fiable) qui commence vraiment à prendre une place importante dans ce monde qui bouge. « The Times they are changing ». En Anglais dans le texte.
La proposition de loi (qu'en restera-t-il après le débat parlementaire et le poids des lobbies ?) de Mme Lagarde vise, parait-il, à permettre une concurrence plus transparente et plus libre et donc doit bénéficier au consommateur en bout de course. C'est une des mesures envisagées par le gouvernement pour aider à l'augmentation du pouvoir d'achat. Les petits commerces des centres villes n'ont qu'à bien se tenir…quand les prix vont baisser (sur certains articles de 20 à 30 %) c'est du moins ce qu'on nous promet ? Qui ira encore faire ses courses en ville ?
Revenons aux petites villes. J'ai l'avantage et le plaisir d'avoir du temps et de me rendre de temps à autre au Neubourg le mercredi et bien d'autres jours. Pourquoi ? Le mercredi est jour de marché: il y a des exposants, des clients, des volailles, un climat qu'on ne trouve que dans cette commune. Et les autres jours ? C'est pareil. La place de l'église est pleine de voitures, les commerces de bouche sont pleins d'une clientèle venue de tous les villages à l'alentour. Et pourtant, le Leclerc est un des plus grands et des plus fréquentés de la région : « Ici, c'est rupin, il y a de l'argent » nous confiait une hôtesse de caisse récemment, Intermarché y a une enseigne de taille, Mutant est là aussi. Les commerçants ne se plaignent pas. Ils font preuve d'un dynamisme certain et d'une originalité non moins évidente.
Il y a heureusement des coiffeurs, des marchands de lunettes et des banques, le Crédit agricole notamment, qui y accueille sa clientèle d'origine agricole. Donc on ne manque de rien et on y voit clair. Et le Neubourg, chef-lieu de canton, bénéficie aussi d'une clientèle de résidences secondaires d'origine parisienne ou banlieusarde. Etonnons-nous, après cela, de rencontrer sur le marché du Neubourg tant de Lovériens ou tant de Survillais, d'habitants de Quatremare ou de Surtauville. Surtout en ces temps de semailles et de plantations.
José Alcala a en partie raison. Mais, le commerce c'est comme tout, il n'y a pas de déterminisme de l'échec. Il y a un manque d'imagination, cette imagination que les étudiants de mai 1968 voulaient mettre au pouvoir ! Il y a aussi un manque de soutien des élus qui souvent refusent de se confondre avec un commerce dit libre car privé. Qui paie les impôts locaux ? A Louviers ce n'est pas le Leclerc d'Incarville (qui verse sa TP (taxe professionnelle) à la CASE quand même). Quand les Lovériens dépensent leur argent à Tourville-la-Rivière — je suis comme tout le monde, j'y vais parfois — ils jouent un peu contre leur camp.
Avant de revoir des centres villes dynamiques, actifs, où une clientèle réjouie fera ses achats, il faudra que les boutiquiers et les marchands donnent envie d'aller chez eux. Heureusement, il y en a. Et je ne parle pas du commerce en ligne (facile, rapide, de plus en plus fiable) qui commence vraiment à prendre une place importante dans ce monde qui bouge. « The Times they are changing ». En Anglais dans le texte.
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