9 mai 2015

Les sondeurs britanniques se sont mis le doigt dans l'œil


On le savait et c’est confirmé. Les sondages donnent une photographie à l’instant T mais ne prédisent en rien les résultats d’une élection. La preuve ? La victoire des conservateurs britanniques, victoire nette et sans bavure, inflige un démenti flagrant — bien au-delà de la marge d’erreur — aux instituts de sondages du Royaume uni.

Pendant des semaines, ils ont annoncé un duel serré entre les conservateurs et les travaillistes. Chacun y allait de sa coalition puisque ni Cameron ni Milliband ne parviendrait à obtenir une majorité absolue. Les électeurs ont choisi Cameron pour l’amélioration de la situation économique et sans doute, en filigrane, parce qu’il leur donnera l’occasion de tenter de sortir de l’Union européenne.

Les observateurs assurent qu’à aucun moment, l’Europe n’a été un enjeu majeur dans ces législatives. C’est possible. Mais la conséquence essentielle de la victoire des Tories c’est qu’avant la fin 2017 un référendum sera organisé au Royaume uni pour ou contre la présence au sein de l’Union européenne et aux conditions imposées par Cameron.

Depuis de Gaulle et Churchill on sait que l’Angleterre a toujours choisi le grand large à l’arrimage européen. Marguerite Thatcher voulait sa « money back » et Cameron a freiné des quatre fers tout progrès institutionnel, tout progrès politique, tout progrès démocratique. On en vient à se demander si l’Europe n’aurait pas plus à gagner sans la Grande-Bretagne. Il est vrai que les nationalistes écossais, autres vainqueurs de l’élection ne veulent pas sortir de l’Europe. Farage (UKIP) Cregg (Libdem) Milliband (Labour) ont démissionné après la défaite. On ne verrait pas cela en France où les Pierre Mendès France et les Lionel Jospin ne sont pas légion.

Il faut savoir perdre avec panache. Bien des politiciens, de quelque niveau qu’ils soient devraient s’inspirer de cet exemple britannique. On a perdu, on sort du jeu, place à qui fera mieux. Du moins est-ce l’espoir de toute la gauche d’outre-Manche, sonnée par une défaite que les fameux sondeurs n’avaient pas vu venir. La leçon à retenir de cette mésaventure : comme une hirondelle ne fait pas le printemps, un sondage ne fait pas le vote. Ouf.

8 mai 2015

Bal des faux culs à l'émission « C dans l'air »


Catherine Nay accuse les juges de vouloir la peau de Sarkozy.
L’émission « C dans l’air » est inégale et souvent partiale. Dernier exemple en date, ce bal des faux culs prenant des pincettes sémantiques choisies pour dénoncer les juges d’instruction devenus des justiciers et « innocenter » Nicolas Sarkozy dont il est patent, évident comme son nez au milieu de sa figure, qu’il a promis à Me Herzog, son avocat, ami de Gilbert Azibert, un magistrat de la Cour de cassation, de l’aider à devenir conseiller d’Etat de Monaco, un poste de prestige doté des émoluments qui vont avec.

Dans le rôle de la groupie sarkozyste en chef — remplaçante de Dominique Reynié devenu candidat UMP dans le sud de la France — l’inusable Catherine Nay. Cette journaliste, épouse d’Albin Chalandon, connaît son monde politique sur le bout des doigts et nous, nous connaissons ses préférences partisanes aussi bien qu’elle. Elle n’a cessé au cours de cette émission (même Barbier en était gêné) d’attaquer les juges d’instruction renforcée dans ces attaques par Me Dupont-Moretti qu’on  a connu plus avisé et surtout porte parole d’avocats qui ne supportent pas que des policiers aient écouté les conversations de Sarkozy et de son conseil sur des portables a priori sécurisés. J’avoue que moi-même, je suis dubitatif à l’égard de ces méthodes puisque le secret est balayé d’un revers de main. Or ce secret est à la base de la relation de confiance entre un avocat et son client. Il faudra certainement légiférer.

Ces écoutes pourtant sont-elle légales aujourd’hui ? Oui a répondu la cour d’appel saisi de leur validité par les avocats de Me Herzog et de Nicolas Sarkozy. Ils iront donc en cassation — c’est leur droit le plus strict — il n’empêche que si la méthode est contestable (les écoutes) le résultat est que Sarkozy a fait une promesse liée à une attitude franchement étonnante de la part d’un haut magistrat puisqu’elle consistait à connaître (pour le moins) l’avenir des agendas présidentiels liés à diverses affaires : éventuel financement libyen de la campagne de 2012, Tapie, Bettencourt, etc…

Plus étonnante encore l’attitude de Laurent Valdiguié, journaliste du JDD, visant à minimiser cette affaire de cornecul comme il l’a dit si bien…plus précis et plus affirmatif quand il évoque l’affaire Bygmalion et les 18,5 millions d’euros de fausses factures payées ( ?) par l’UMP dans le cadre de la campagne de Nicolas Sarkozy. Et comme d’habitude, les intervenants s’interrogeaient : Sarkozy savait-il ? Le candidat, président sortant, s’intéresse-t-il à l’intendance ? Même Copé a affirmé qu’il ignorait tout. C’est dire le sérieux de la tenue des comptes de campagne de Sarkozy, à moins que…Ce sera sans doute l’occasion d’une nouvelle grand’messe sarkozyste dans C dans l’air.

6 mai 2015

Ménard envoie les enfants musulmans se faire fiche


Robert Ménard.
Le premier mouvement est le bon. Pour tous en général et pour Robert Ménard en particulier. Le maire de Béziers, spécialiste de la provocation, vient d’en remettre une couche en déclarant tout de go dans une émission télévisée que les maires connaissent la composition des élèves de chaque classe primaire ou maternelle et que, notamment, à Béziers plus de 60 % d’entre eux sont musulmans. Par quel miracle est-ce possible ?

Il en tire la conclusion que lorsque des « minorités religieuses » dominent les majorités, l’assimilation devient impossible puisqu’évidemment à Béziers la ville est envahie par des hordes d’étrangers. Il y aurait beaucoup à dire sur cette façon de s’exprimer et de voir le monde. Il faut rappeler, tout d’abord, que Ménard est né en Algérie, l’Algérie colonisée par les Français au 19e siècle, qu’il est un défenseur de l’Algérie française et à trouvé malin de débaptiser un nom de rue pour mettre à l’honneur un ancien membre de l’OAS, spécialisée dans la terreur et les assassinats.

Ménard est, par ailleurs, un compagnon de route du Front national dont il défend les idées et les cadres. Comme les militants du FN, il n’a qu’une obsession : celle du grand remplacement, thèse visant à faire accroire que demain, dans 20 ou 30 ans, les adeptes de la Charia et les adorateurs du prophète dirigeront la France éternelle…tu parles Charles…Martel ?

Aucun de ces fantasmes de correspond aux réalités sociologiques et même ethniques. Voilà pourquoi le recensement (j’ignore si un fichier a été créé en loucedé à Béziers mais une enquête préliminaire est en cours) des enfants aux prénoms à consonance maghrébine a pris une ampleur médiatique redoutable dans la mesure où loi pénale interdit tout fichage en fonction des opinions politiques, des croyances religieuses ou philosophiques. On est en France non ? Cette France que Ménard ne veut plus voir ni supporter…qu’il la quitte s'il ne s’y plaît pas…

Mis en cause, Ménard a effectué un superbe rétropédalage sous la forme d’une conférence de presse destinée à le blanchir (si j’ose dire) niant tout fichier alors même que la veille il avouait avoir fait procéder au récolement des listes de prénoms étrangers. Ménard n’a donc pas le courage de ses opinions. C’est aussi à cela qu’on reconnaît les hommes et les femmes de qualité. Qu’a-t-il craint ? Les foudres de la justice ? La goutte qui fait déborder le vase ? Aurait-il déjà atteint ses limites ?

5 mai 2015

Des soldats israéliens racontent « leur » guerre contre l'enclave de Gaza


L’omerta n’existe plus au sein de l’armée israélienne. Plusieurs dizaines de soldats de tous grades se sont confiés anonymement à une association qui s’est donnée pour tâche de recenser des comportements inadmissibles en cours d’opérations en temps de guerre. L’ONG « Breaking the silence » (ne pas se taire ou sortir du silence) a publié un document accablant face aux ordres donnés par les chefs d’état major de Tsahal lors de la dernière guerre conduite contre Gaza et les Palestiniens.

Cette guerre de plusieurs semaines a fait 2000 morts et des milliers de blessés civils côté palestinien et une soixantaine de victimes militaires côté israélien. Les conséquences d’une guerre moderne ne se mesurent pas sur les plateaux d’une balance mais il faut bien reconnaître que les moyens utilisés par les soldats de Netanyahou étaient sans commune mesure avec les équipements des Palestiniens ou du Hamas considéré comme un groupement terroriste par Israël et les États-Unis et traité comme tel.

L’ONG « Breaking the silence » a interviewé des soldats désireux de rendre publics des ordres assimilant toute personne suspecte à un coupable et tout civil à un bouclier humain. C’est ainsi que des établissements scolaires, des hôpitaux, d’autres services publics de Gaza, ont été systématiquement détruits par des « obus, des obus, encore des obus ». Certains quartiers de l’enclave palestinienne ne sont plus que des champs de ruines.

Et comme Israël a un droit de regard (compte tenu du blocs de Gaza) sur tous les matériaux entrant dans l’enclave, les Palestiniens ont toutes les peines du monde à reconstruire équipements et maisons. On connaissait l’extrémisme du premier ministre israélien réélu après une campagne mensongère et construite sur la peur. L’ONG indique avoir communiqué les fruits de son enquête aux responsables plus hauts gradés de l’armée mais ceux-ci afin qu’ils réagissent aux témoignages accablants. Au lieu de cela, ils ont communiqué un texte vaseux démontrant leur embarras.

4 mai 2015

« Jeanne au secours ! » mais la pucelle est restée muette


photo Laurent Troude
« Jeanne au secours » ! Pathétique, grotesque, ridicule, pour qualifier l’attitude de Jean-Marie Le Pen au pied de la statue de Jeanne d’Arc. Il lui faudra plus que le soutien de celle qui bouta les Anglais hors de France pour que le fondateur du Front national parvienne à conserver un brin de pouvoir au sein de la formation qui veut le mettre dehors lui aussi.

Il se trouve que JMLP joue le rôle des Anglais et Marine celui de Jeanne du nom du micro parti qu’elle a créé et qui lui cause bien des soucis à la fois financiers et judiciaires. Avec sa tunique rouge, son V de la victoire sur la scène, le vieux comédien a fait son dernier tour de piste. En attendant la sanction de la commission exécutive du FN (elle sera molle à n’en pas douter) la chef a décrété que Papa ne pourrait plus ouvrir la bouche au nom du Front national puisque ses propos ne cadrent plus avec la ligne politique définie, notamment, par Florian Philippot.

En attendant, le FN demeure fidèle à son image de parti violent. Les téléspectateurs que nous sommes auront, je l’espère, mieux compris ce que serait le monde selon Marine et ses sbires. Des Femen aux seins nus — c’est comme cela qu’on les reconnaît — ont eu bien du courage d’étaler des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « heil Le Pen » agrémentées de saluts fascistes, le bras tendu et le porte-voix à fond la gomme. J’ignore de quelle complicité il a bénéficié toujours est-il que le service d’ordre du FN est intervenu avec force matraques et agressions physiques musclées pour faire taire les blasphématrices et arracher les enseignes si parlantes. La direction de l'hôtel Intercontinental affirme que les membres du SO-FN ont forcé le passage. Il s'agirait donc d'une violation de domicile caractérisée !

On aura apprécié, également, les coups de parapluie de Bruno Golnish, très remonté contre l’équipe de journalistes du Petit journal de Yann Barthès. Je vous propose de ne rien rater, ce soir, sur Canal plus. On y verra à l’œuvre le professeur de Japonais criant Banzaï contre des professionnels dont le métier est de nous amuser. Je ne suis pas certain que l’entourage de Golnish ait très bien compris que frapper des journalistes à coups de poing ne fait pas très bon genre et illustre, mieux que tout discours, la réalité profonde de ce que sont ces gens, des demeurés et des cogneurs.

2 mai 2015

L'UMP et le FN sont dans les jupes des musulmans


Une collégienne est empêchée de suivre ses cours à deux reprises. Pourquoi ? Elle porte une jupe longue, ce qui est considéré par la direction de l’établissement qu’elle fréquente comme un signe religieux ostentatoire. Autrement dit, et tout en tenant compte du contexte particulier de cette nouvelle affaire conflictuelle entre des familles et des administratifs de l’Education nationale suite à un port de voile inapproprié, les médias et les citoyens qui les lisent, les écoutent ou les regardent, tombent dans le piège que leur tendent l’UMP et le Front National. Car il s’agit bien d’un piège.

A qui profite le crime sinon à ces deux partis en pointe (l’UMP et le FN) contre l’islamisme et au bout du compte contre l’Islam, même si cela ne peut être formulé en ces termes au nom du politiquement correct et aussi du respect de la loi qui, si elle n’interdit pas le blasphème, punit ceux qui portent atteinte à la liberté religieuse d’une manière ou d’une autre. Ne cherchons pas ailleurs les appels de Marine Le Pen pour défendre la laïcité ou le désir de Sarkozy de nommer son parti « républicain ». Il ose affirmer que « les socialistes sont socialistes avant d’être républicains alors que les gaullistes sont républicains avant d’être gaullistes ». Le malheureux. Sarkozy n’était plus d’une toute première jeunesse quand la justice s’est intéressée de près au Service d’action civique, une vague émanation du RPR, le fameux SAC composé de barbouzes chargées de nettoyer le paysage politique avec coups bas et assassinats. Voilà comment la République a été vue par des Gaullistes historiques désireux de conserver le pouvoir à tous prix !

La loi sur le voile était pourtant équilibrée. A force de dialogue et de patience, à force de volonté politique aussi, une loi fut votée et approuvée par l’ensemble des Français, de droite et de gauche. Pourquoi jeter de l’huile sur le feu, pourquoi attiser cette haine cuite recuite sinon par un petit calcul politicien fondé sur le rejet de l’Islam en vrac et en détail. La majorité des musulmans ne méritent pas cet opprobre. Cinq millions d’entre eux, en France, ne demandent qu’à travailler et à vivre avec leur famille dans des conditions dignes et décentes. Tout le reste n’inspire qu’un profond dégoût.


Dominique Gambier rend hommage à la mémoire de Pierre Bérégovoy


La tombe de Pierre Bérégovoy à Nevers. (photo JCH)
« L’anniversaire de la mort de Pierre Bérégovoy, ancien Premier Ministre de François Mitterrand, est l’occasion pour moi, chaque année, de rappeler ici sa mémoire, et de lui rendre l’hommage qu’il mérite.
Je n’oublie pas, comme Maire de Déville, qu’il est né dans notre commune, dans une petite maison aujourd’hui détruite, qui se situait sur la place qui porte maintenant le nom de « Place Pierre Bérégovoy», dans le quartier Fresnel
A titre plus personnel, nos chemins s’étaient croisés au PSU, avant même le PS : nous partagions, à cette époque, cette même volonté d’engagement et de renouveau de la gauche.
Pierre Bérégovoy venait du monde ouvrier ; c’était un syndicaliste ; il avait fait de son engagement politique, un engagement total fondé sur des valeurs ; ce n’était pas un politicien professionnel ! Il avait le souci de la vérité, appris à l’école de Pierre Mendès France.

Nommé premier ministre en 1992, dans un contexte intérieur et international très difficile, il vit mal la déroute de la gauche aux législatives, et la mise en cause de sa probité dans une polémique indigne. L’annonce de sa mort, le 1er mai 1993, plonge les socialistes et les Français dans une profonde tristesse: Un parcours exemplaire qui mérite fidélité !
« Tous se souviennent du militant sincère et désintéressé, de l’homme politique compétent et vigoureux qui a mis toute son énergie et sa vie même au service de la nation, d’une France forte, reconnue et généreuse. Il a consacré toute son énergie à convaincre ses concitoyens que la justice sociale doit être le but de toute action politique et qu’elle ne peut être construite que sur une économie solide, moderne et transparente. Il savait que ce sont d’abord les plus modestes qui paient les illusions de la facilité.  » François Mitterrand, avril 1995.


30 avril 2015

Agnès Saal, directrice de l'INA avait pourtant fait l'ENA…


Mme Agnès Saal.
La Ministre de la Culture, Mme Fleur Pèlerin, a demandé à la directrice de l’INA (Institut national de l’audiovisuel) de démissionner illico de ses fonctions. Agnès Saal, nommée il y a un an, dotée de compétences professionnelles non discutables, a été épinglée pour une note de frais annuelle (de taxi notamment) particulièrement excessive.

La directrice de l’INA avait même poussé le bouchon très loin puisque son fils, nanti du numéro de contrat de maman, utilisait ce moyen de transport pratique et rapide, sur le compte des deniers publics. A l’évidence, les chauffeurs de taxi avaient là de bons clients payant rubis sur l’ongle puisque l’argent venait provenait des crédits de l’Etat. Mme Saal a bien proposé de rembourser quelques courses mais le mal étant fait, la seule réparation possible était la démission.

Je suis toujours effaré par l’aisance avec laquelle certains ou certaines agissent au mépris de l’équité et de la moralité les plus élémentaires. Le pire c’est que je ne suis pas certain que Mme Saal, que je connais ni d’Eve ni d’Adam, ait réellement conscience de la nature de ses actes. Trop de hauts fonctionnaires en prennent à leur aise avec les fonds publics, comme certains élus d’ailleurs, habitués à un système facile et pratique. J’en connais qui justifient même ces comportements en assurant que leur mérite est si grand et leur idée d’eux-mêmes si haute que l’Etat leur doit bien cela !

A partir d’un certain niveau d’emploi et d’une certaine ancienneté dans la maison France, qu’il s’agisse de siéger au Parlement, de diriger des établissements publics ou de régner sur telle ou telle administration, l’argent devient un accessoire naturel d’autant moins préoccupant que les salaires ou les indemnités tombent à date fixe et sans douleur apparente. C’est bien pourquoi la Haute autorité pour la transparence de la vie publique débusque depuis quelques mois les élus de tous bords très laxistes voire menteurs sur leurs déclarations de patrimoine. En fait, ils mentaient depuis longtemps mais on n’en savait rien. Comme ce député UMP, l’un des plus acharnés contre la fraude dite «sociale», alors que lui-même avait des comptes à l’étranger et trompait le fisc à tour de bras. Faites ce que je dis…

Mais le gouvernement a beaucoup appris de l’affaire Cahuzac. S’il a fallu trois mois au Président de la République pour inciter son ministre du budget à quitter ses fonctions, ceux qui ont été dans des situations scabreuses, ensuite, n’ont pas fait de vieux os. Fleur Pèlerin a réagi avec la promptitude adaptée et attendue par les citoyens. A la bonne heure.

29 avril 2015

Pour Jean-Marie Le Pen, la politique c'est surtout de l'or en barre


La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a du pain sur la planche. Depuis qu’elle a été créée — sur proposition de François Hollande faut-il le rappeler — cette haute autorité épingle tel ou tel élu, de gauche, de droite et bientôt du Front national. Le site d’informations Médiapart dont je ne cesse de vanter les qualités et les bienfaits, a rendu publique une enquête conduite depuis des mois par deux journalistes de la rédaction sur les comptes cachés de Jean-Marie Le Pen…en Suisse et ailleurs sous d’autres cieux tout aussi cléments.

Un trust géré par son majordome est surtout composé en or. On comprend mieux pourquoi JMLP réclame le retour de l’étalo-or, sa confiance en l’Euro étant plus que relative, de même qu’il a d’énormes préventions à l’égard du papier. Le Pen-père a été interrogé par les journalistes sur l’existence de ce magot planqué en Suisse et devenez ce qu’il a indirectement répondu : tout cela fait partie d’une opération politique destinée à nuire au Front national. A aucun moment, JMLP n’a démenti la vérité des faits rapportés par Médiapart ni menacé le site d’un procès dont il connaît à l’avance l'éventuel verdict.

On apprend aussi, au passage, que Marine, sa fi-fille, aime aussi l’or et l’argent. Elle a si j’ose dire, de qui tenir. Tout cela ne serait pas trop grave s’il ne s’agissait d’élus — notamment députés européens — tenus de décrire en détail la répartition de leur fortune qu’il s’agisse de biens immobiliers, d’œuvres d’art, d’assurances-vie ou, en l’occurrence de bijoux et de valeurs-métal dépassant 10 000 euros ce qui est le cas, ô combien, de Jean-Marie Le Pen.

On sait tous que la révélation de ces informations a priori secrètes, ne changera pas d’un iota l’opinion des Français sur le Front national. Les électeurs(trices) de ce parti se moquent bien de l’état de la fortune des Le Pen. Ils n’ont que faire des turpitudes de ces donneurs de leçons, notamment à l’égard de ce qu’ils appellent l’UMPS, quand ils se prévalent d’honnêteté et d’anti-magouilles et c'est bien dommage. Le vote Front national est un vote de refus, d’angoisse et de faiblesse. 
Mais heureusement, la justice est libre et indépendante en France et si Le Pen-père, d’une manière ou d’une autre, n’a pas respecté la loi, il devra en répondre de manière contradictoire et publique.

28 avril 2015

Dominique Reynié lève le masque


Dominique Reynié
J’apprends que Dominique Reynié, le fondateur de Fondapol, une association proche de l’UMP, est pressenti pour devenir une tête de liste départementale de l'UMP dans le sud de la France lors des prochaines élections régionales. En soi, l’événement n’est certainement pas considérable. Il est plus intéressant de noter que Dominique Reynié est tout de même l’un de ceux qui ont fait et font encore souvent les beaux jours de l’émission « C dans l’air » animée par Yves Calvi.

Ce dernier a souvent mis en avant qu’il invitait des experts ou de soi-disant experts pour expliquer aux béotiens que nous sommes la nature des événements mondiaux ou nationaux surtout ceux liés au monde politico-économique. Qu’on le sache ou pas, les invitations répétées de M. Dominique Reynié n’étaient pas placées sous le signe de la vertu même si la personne est respectable. Tête de liste UMP aux élections, c’est un choix éminemment personnel qu’on doit respecter mais c’est aussi une explication des nombreuses thèses développées par le responsable de Fondapol et, comme par hasard, nettement engagées à droite.

Pour la clarté des explications, il eût été normal que M. Reynié annonçât la couleur plus qu’il ne le fît jamais. Gageons que sa célébrité télévisuelle ne nuira pas à sa candidature. Je ne sache pas que des responsables de mouvements, de partis, d’associations classés à gauche soient invités par Yves Calvi de manière répétitive…parfois un économiste moins libéral que d’autres fait une incursion dans « C dans l’air » dont on ignore d’ailleurs quels critères applique l’animateur pour choisir ses invités.

« C dans l’air » est une émission très suivie, notamment par les personnes âgées, retraitées, dont on sait qu’elles votent majoritairement à droite. L’influence de l’émission sur les votes des Français est évidemment non mesurable. Mais le bruit de fond créé par ces émissions de grande écoute crée un climat rarement favorable au gouvernement ou au président de la République. La Cinq est une chaîne du service public. En tant que telle, on pourrait s’attendre à y entendre des invités au panel plus large que ces habitués dont le discours ne varie pas et ne font entendre qu’un son. Or, qui n’entend qu’un son n’entend…