Mme Agnès Saal. |
La Ministre de la Culture,
Mme Fleur Pèlerin, a demandé à la directrice de l’INA (Institut national de
l’audiovisuel) de démissionner illico de ses fonctions. Agnès Saal, nommée il y
a un an, dotée de compétences professionnelles non discutables, a été épinglée
pour une note de frais annuelle (de taxi notamment) particulièrement excessive.
La directrice de l’INA avait
même poussé le bouchon très loin puisque son fils, nanti du numéro de contrat
de maman, utilisait ce moyen de transport pratique et rapide, sur le compte des
deniers publics. A l’évidence, les chauffeurs de taxi avaient là de bons
clients payant rubis sur l’ongle puisque l’argent venait provenait des crédits
de l’Etat. Mme Saal a bien proposé de rembourser quelques courses mais le mal
étant fait, la seule réparation possible était la démission.
Je suis toujours effaré par
l’aisance avec laquelle certains ou certaines agissent au mépris de l’équité et
de la moralité les plus élémentaires. Le pire c’est que je ne suis pas certain
que Mme Saal, que je connais ni d’Eve ni d’Adam, ait réellement conscience de
la nature de ses actes. Trop de hauts fonctionnaires en prennent à leur aise
avec les fonds publics, comme certains élus d’ailleurs, habitués à un système
facile et pratique. J’en connais qui justifient même ces comportements en assurant
que leur mérite est si grand et leur idée d’eux-mêmes si haute que l’Etat leur
doit bien cela !
A partir d’un certain niveau
d’emploi et d’une certaine ancienneté dans la maison France, qu’il s’agisse de
siéger au Parlement, de diriger des établissements publics ou de régner sur
telle ou telle administration, l’argent devient un accessoire naturel d’autant
moins préoccupant que les salaires ou les indemnités tombent à date fixe et
sans douleur apparente. C’est bien pourquoi la Haute autorité pour la
transparence de la vie publique débusque depuis quelques mois les élus de tous
bords très laxistes voire menteurs sur leurs déclarations de patrimoine. En
fait, ils mentaient depuis longtemps mais on n’en savait rien. Comme ce député
UMP, l’un des plus acharnés contre la fraude dite «sociale», alors que lui-même
avait des comptes à l’étranger et trompait le fisc à tour de bras. Faites ce
que je dis…
Mais le gouvernement a
beaucoup appris de l’affaire Cahuzac. S’il a fallu trois mois au Président de
la République pour inciter son ministre du budget à quitter ses fonctions, ceux
qui ont été dans des situations scabreuses, ensuite, n’ont pas fait de vieux
os. Fleur Pèlerin a réagi avec la promptitude adaptée et attendue par les
citoyens. A la bonne heure.
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