On le savait et c’est
confirmé. Les sondages donnent une photographie à l’instant T mais ne prédisent
en rien les résultats d’une élection. La preuve ? La victoire des
conservateurs britanniques, victoire nette et sans bavure, inflige un démenti
flagrant — bien au-delà de la marge d’erreur — aux instituts de sondages du Royaume
uni.
Pendant des semaines, ils
ont annoncé un duel serré entre les conservateurs et les travaillistes. Chacun
y allait de sa coalition puisque ni Cameron ni Milliband ne parviendrait à obtenir
une majorité absolue. Les électeurs ont choisi Cameron pour l’amélioration de
la situation économique et sans doute, en filigrane, parce qu’il leur donnera l’occasion
de tenter de sortir de l’Union européenne.
Les observateurs assurent qu’à
aucun moment, l’Europe n’a été un enjeu majeur dans ces législatives. C’est
possible. Mais la conséquence essentielle de la victoire des Tories c’est qu’avant
la fin 2017 un référendum sera organisé au Royaume uni pour ou contre la présence
au sein de l’Union européenne et aux conditions imposées par Cameron.
Depuis de Gaulle et
Churchill on sait que l’Angleterre a toujours choisi le grand large à l’arrimage
européen. Marguerite Thatcher voulait sa « money back » et Cameron a freiné des
quatre fers tout progrès institutionnel, tout progrès politique, tout progrès démocratique.
On en vient à se demander si l’Europe n’aurait pas plus à gagner sans la
Grande-Bretagne. Il est vrai que les nationalistes écossais, autres vainqueurs
de l’élection ne veulent pas sortir de l’Europe. Farage (UKIP) Cregg (Libdem)
Milliband (Labour) ont démissionné après la défaite. On ne verrait pas cela en
France où les Pierre Mendès France et les Lionel Jospin ne sont pas légion.
Il faut savoir perdre avec
panache. Bien des politiciens, de quelque niveau qu’ils soient devraient s’inspirer
de cet exemple britannique. On a perdu, on sort du jeu, place à qui fera mieux.
Du moins est-ce l’espoir de toute la gauche d’outre-Manche, sonnée par une défaite
que les fameux sondeurs n’avaient pas vu venir. La leçon à retenir de cette mésaventure :
comme une hirondelle ne fait pas le printemps, un sondage ne fait pas le vote.
Ouf.
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