Manuel Valls à Rouen en 2012. (photo JCH) |
Pendant de longues années,
les sondages successifs sur les questions de sécurité donnaient un avantage
important à Nicolas Sarkozy sur tous les autres postulants à la fonction suprême.
L’ancien ministre de l’Intérieur devenu président de la République se croyait
assuré, pour longtemps, de devancer la gauche et ses représentants dans ce
domaine sensible.
Il faut croire que l’attitude
de François Hollande et celle de Manuel Valls ont rebattu les cartes puisqu’un
sondage paru hier indique qu’une majorité de Français fait plus confiance à
Manuel Valls qu’à Nicolas Sarkozy pour les défendre contre l’insécurité,
notamment, celle causée par les terroristes islamo-fascistes.
Il y a même une majorité de
Français (54 % contre 47 %) pour se déclarer d’accord avec Manuel Valls qui a
comparé la situation de certains quartiers de nos villes à un apartheid «
social, économique ». J’ai contesté l’emploi de ce mot sur ce blog. D’autres,
plus avisés que moi dans le domaine de la sémiologie, en ont fait autant. Mais
le ressenti des Français s’explique surtout par l’émotion suscitée dans le
public à la suite des attentats et par une certaine peur…Quand Manuel Valls
affirme à des lycéens professionnels qu’ils devront s’habituer à vivre avec une
menace permanente d’attentats, il use d’une pédagogie pour le moins réaliste
voire brutale. A-t-il raison ou tort ?
Le passage de Manuel Valls
au ministère de l’Intérieur — mais ce ne fut pas le premier à gauche — a permis
à cette dernière de retrouver une crédibilité auprès des policiers et des
gendarmes. Il faut croire que l’angélisme dont on accusait les dirigeants de
gauche a regagné le ciel ; Je suis sûr, pourtant que cette accusation n’avait
rien à voir avec la réalité des politiques conduites. Et puis que la Gauche s’intéresse
plus que la droite à la prévention, qu’y aurait-il de choquant là-dedans ?
Ce qui motive les réponses
des Français c’est sans doute le comportement des principaux dirigeants du
gouvernement lors des récents attentats de Paris. Il est vrai que François
Hollande, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Christiane Taubira, Laurent Fabius,
ont formé une équipe soudée, solide face à l’adversité, et que les décisions
difficiles prises par le président l’ont été dans l’urgence et dans l’efficacité.
Il a fait ce qu’il devait faire, a déclaré Nicolas Sarkozy comme à regrets. Les
récentes propositions de l’ex paraissent d’ailleurs relever d’une posture plutôt
que d’une analyse fine et réfléchie. Il n’est donc pas surprenant que les Français
fassent maintenant plus confiance à Valls qui paraît être l’homme du moment
surtout après sa déclaration devant l’Assemblée nationale unanimement saluée
par les députés de gauche et de droite.
Il reste que les
propositions mises en avant cette semaine par le gouvernement ne seront pas les
seules à pouvoir anticiper les actions violentes des islamo-fascistes. On nous
dit que chaque mois, les services de renseignements empêchent la commission d’attentats.
C’est certainement vrai. Mais les failles dont a parlé Manuel Valls
seront-elles comblées pour autant ? J’ai tendance à penser que c’est au
sein de l’Education nationale que des efforts importants doivent être faits.
Formation des enseignants, enseignement de l’histoire et de l’instruction
civique, enseignement du fait religieux et de la libre pensée…sans oublier que
la ségrégation sociale et culturelle joue également un rôle d’accélérateur de
violence.
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