Alexis Tsipras a gagné son pari. |
Syriza a gagné et de quelle façon !
La majorité absolue au parlement grec est ratée pour deux sièges seulement 149
au lieu de 151. Gageons Qu’Alexis Tsipras, le principal responsable du
mouvement, n’aura aucune difficulté pour obtenir ces deux sièges lui permettant
de s’assurer une majorité de gouvernement. Comme prévu, mieux que prévu, les
Grecs ont choisi le changement en rejetant à la fois les partis de droite et d’extrême-droite
(nazi même) et les partis de gauche rappelant un tant soit peu l’action du PASOK,
le parti socialiste historique. Quelques nouveaux petits partis (de gauche)
permettront au nouveau premier ministre de gouverner sans crainte ni sans peur.
Les principales
revendications de Syriza ? La fin de l’austérité et la réduction de la
dette, pourront elles être satisfaites ? C’était tout l’enjeu de cette élection.
Et les citoyens grecs ont répondu massivement en faveur d’une nouvelle approche
de la crise économique et financière. Pour eux, les classes modeste et moyenne
n’ont pas à faire les frais des «fraudes, exceptions, gabegies » dont elles ne
sont en rien responsables. Que vont être les nouveaux rapports entre le
gouvernement grec et la Commission européenne ? Que vont faire le FMI
(Fonds monétaire international) et la BCE (banque centrale européenne)
principaux créanciers de la Grèce depuis cinq ans ?
Il est bien évident que,
cette nuit, la situation a changé en Europe. Une gauche radicale au pouvoir
dans l’un des 18 pays de la zone euro, voilà une nouveauté, une révolution en
quelque sorte. Le pays qui a donné naissance à la démocratie et à notre
civilisation est en droit d’exiger de ses partenaires européens une considération
et une recherche de dignité à l’égard de son peuple. Alexis Tsipras incarne
cette exigence. L’homme est séduisant, intelligent, convaincu et convaincant,
il sera un interlocuteur de poids face aux commissaires européens et aux autres
chefs d’Etats et de gouvernements.
Et la France là-dedans ?
Jean-Luc Mélenchon exulte, les communistes jubilent, certains socialistes sont
heureux, François Hollande s’est dépêché de féliciter le nouveau responsable de
la politique grecque. Peut-être va-t-il trouver en Alexis Tsipras un complice
capable de l’aider à faire passer son message concernant une politique d’investissements
audacieuse et une remise en cause du credo néo-libéral ? Si le mouvement
Podemos (en Espagne) amplifie la victoire de cette gauche réaliste et populaire
lors des élections de l’automne, il ne fait aucun doute que la France devrait être,
elle aussi, prête à réduire l’influence de la pensée dominante, celle que
Bernard Maris combattait sans relâche dans ses éditoriaux de Charlie Hebdo.
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