19 avril 2014

"Si le chômage ne baisse pas d'ici à 2017, je n'ai, ou aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu" François Hollande


François Hollande, candidat, en visite à l'usine M-Real devenue Double A.
"Si le chômage ne baisse pas d'ici à 2017, je n'ai, ou aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu", a déclaré François Hollande, le chef de l'Etat, au cours d’une discussion avec des salariés de la région de Clermont-Ferrand. Voilà une parole qui exprime mieux que tous les paris, toutes les analyses des sondeurs et surtout toutes les spéculations les véritables intentions du Président de la République et les objectifs sincères qu’il s’assigne. Il fait de la lutte contre le chômage sa priorité. Il veut restaurer l’appareil productif national et offrir des débouchés, non seulement aux sans emplois, mais aussi à tous ces jeunes qui, entrant sur le marché du travail avec masters et autres diplômes, doivent se contenter de petits boulots quand ils en trouvent.
François Hollande a pris en pleine face la vague bleue des municipales. L’abstention massive des électeurs (trices) de gauche a été le grand enseignement de ces élections. Si l’électorat socialiste ou les sympathisants jugent préférable de rester à la maison pour sanctionner à sa façon la politique actuelle, il n’y a en effet, pas de raison objective pour que cela change lors des prochains scrutins. Sa promesse d’inversion de la courbe du chômage à la fin 2013 était une promesse osée. Elle n’a pas été tenue et les citoyens lui en tiennent rigueur. Comment s’étonner du résultat des municipales puisque le bulletin de vote est le seul moyen dont disposent les Français pour faire connaître leur mécontentement ? L’abstention est devenue au fil du temps, un indicateur supplémentaire de ce manque de motivation à voter pour des gens qui ne veulent ou ne peuvent respecter leurs engagements.
La déclaration de François Hollande contraste avec celle de Nicolas Sarkozy. Lui aussi avait annoncé que si le chômage n’était pas à 5 % à la fin de son mandat, il serait légitime que les Français en tirent les conséquences. Mais il a tout de même été candidat et a des velléités de l’être à nouveau alors qu’il a laissé un taux de chômage à 10 % de la population active.
Autrement dit, François Hollande joue son va tout avec le pacte de responsabilité et les accords passés (ou pas, d’ailleurs, on ne sait pas très bien) avec le patronat et les syndicats (pas tous). Ce pacte court jusqu’en 2017. D’ici là, la reprise économique aura-t-elle touchée la France ? La croissance sera-t-elle au rendez-vous avec les investissements et les embauches ? En tout cas, Hollande fait preuve de lucidité : "Si le chômage ne baisse pas d'ici à 2017, je n'ai, ou aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu". Tout est dit.

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