François Hollande, candidat, en visite à l'usine M-Real devenue Double A. |
"Si
le chômage ne baisse pas d'ici à 2017, je n'ai, ou aucune raison d'être
candidat, ou aucune chance d'être réélu",
a déclaré François Hollande, le chef de l'Etat, au cours d’une discussion avec
des salariés de la région de Clermont-Ferrand. Voilà une parole qui exprime
mieux que tous les paris, toutes les analyses des sondeurs et surtout toutes
les spéculations les véritables intentions du Président de la République et les
objectifs sincères qu’il s’assigne. Il fait de la lutte contre le chômage sa
priorité. Il veut restaurer l’appareil productif national et offrir des
débouchés, non seulement aux sans emplois, mais aussi à tous ces jeunes qui, entrant
sur le marché du travail avec masters et autres diplômes, doivent se contenter
de petits boulots quand ils en trouvent.
François Hollande a pris en pleine face la vague
bleue des municipales. L’abstention massive des électeurs (trices) de gauche a
été le grand enseignement de ces élections. Si l’électorat socialiste ou les
sympathisants jugent préférable de rester à la maison pour sanctionner à sa
façon la politique actuelle, il n’y a en effet, pas de raison objective pour
que cela change lors des prochains scrutins. Sa promesse d’inversion de la
courbe du chômage à la fin 2013 était une promesse osée. Elle n’a pas été tenue
et les citoyens lui en tiennent rigueur. Comment s’étonner du résultat des
municipales puisque le bulletin de vote est le seul moyen dont disposent les Français
pour faire connaître leur mécontentement ? L’abstention est devenue au fil
du temps, un indicateur supplémentaire de ce manque de motivation à voter pour
des gens qui ne veulent ou ne peuvent respecter leurs engagements.
La déclaration de François Hollande contraste avec
celle de Nicolas Sarkozy. Lui aussi avait annoncé que si le chômage n’était pas
à 5 % à la fin de son mandat, il serait légitime que les Français en tirent les
conséquences. Mais il a tout de même été candidat et a des velléités de l’être
à nouveau alors qu’il a laissé un taux de chômage à 10 % de la population
active.
Autrement dit, François Hollande joue son va tout
avec le pacte de responsabilité et les accords passés (ou pas, d’ailleurs, on
ne sait pas très bien) avec le patronat et les syndicats (pas tous). Ce pacte
court jusqu’en 2017. D’ici là, la reprise économique aura-t-elle touchée la France ?
La croissance sera-t-elle au rendez-vous avec les investissements et les
embauches ? En tout cas, Hollande fait preuve de lucidité : "Si le chômage ne baisse pas d'ici à
2017, je n'ai, ou aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu".
Tout est dit.
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