18 avril 2014

L'affaire Aquilino Morelle deviendra-t-elle la nouvelle affaire Cahuzac ?


Lors de la naissance de l’affaire Cahuzac, j’étais de ceux qui dès le 4 décembre 2012 avait demandé la démission du ministre du budget. Il a pourtant fallu patienter pendant plusieurs mois avant de connaître, enfin la vérité, et apprendre que, décidément, l’argent faisait tourner les têtes et valser les principes. Cette affaire Cahuzac a fait très mal à François Hollande, à son gouvernement et à la gauche en général, celle-ci ne souhaitant pas apparaître comme animée par des affairistes et des hommes et des femmes d’argent. La réalité est différente et les valeurs de la gauche sont aujourd’hui trop souvent mises en cause.
Le site Médiapart, si détesté des puissants, si craint des mauvaises consciences, révèle à nouveau ce qui paraît être un scandale touchant de près François Hollande et la présidence de la République. Dans une enquête fouillée, on apprend qu’Aquilino Morelle dit « la plume du président », ancien collaborateur de Lionel Jospin, n’est pas un bourreau de travail, qu’il aime se faire cirer les pompes à l’Elysée (il possèderait plusieurs dizaines de paires de chaussures pour ses pieds fragiles) qu’il est inspecteur général de l’action sanitaire et sociale mais que cela ne l’a pas empêché de conseiller des laboratoires pharmaceutiques et de toucher de belles sommes d’argent…M Morelle n’y voit pas malice dans la mesure où les textes n’interdisent pas, assure-t-il, ces pratiques très lucratives.
Plusieurs députés socialistes ont demandé, hier, la démission de M. Morelle qui pourrait bien être mis en cause judiciairement pour conflit d’intérêts. Surtout, Médiapart a publié des extraits de discours et d’interventions publiques dans lesquels Aquilino Morelle fustige les relations incestueuses entre le pouvoir et l’industrie pharmaceutique. On dit que ce conseiller du président a été écarté pendant un temps du palais présidentiel et qu’il a fait son retour en grâce lors de l’affaire Gayet. Une bonne communication exigeant la présence d’un bon communicateur.
Si j’étais le président de la République, je veillerais à m’entourer, au maximum, de gens irréprochables. Je n’accuse pas François Hollande de n’avoir pas été au courant de toutes les activités de son conseiller (il aura peut-être d’autres surprises) mais maintenant qu’il en a connaissance, c’est à lui d’agir et d’exiger très rapidement que la situation ne s’éternise pas et devienne le feuilleton printanier.
La sortie, M. Morelle, c’est par là. Vous pouvez même partir sans prendre vos affaires personnelles. La plaie continuera de suinter.

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