Apiculteur au Jardin d'acclimatation de Paris. (DR) |
Faut-il que les industriels
des produits phytosanitaires soient puissants pour qu’une étude européenne
consacrée à l’effondrement des colonies d’abeilles ne comporte que des prélèvements
concernant les parasites d’apis mellifera ou des témoignages de maladies
connues depuis des lustres. Dans un article bien documenté paru dans le journal
Le Monde, Jacques Fouquart explique que les scientifiques ont trouvé le moyen
dans un rapport de plusieurs dizaines de pages de ne pas citer une seule fois
les mots pesticide ou insecticide. Interpellés par les apiculteurs, les auteurs
de l’étude ont expliqué que la recherche systématique de traces chimiques
aurait largement dépassé leur budget et qu’ils ont dû se contenter de, si j’ose
dire, chercher les petites bêtes.
Alors que depuis des années,
les apiculteurs sont parvenus à démontrer la nocivité des néonicotinoïdes, voilà
des responsables d’agences sanitaires et de protection des populations qui
engagent des fonds importants pour cerner les causes des effondrements de
colonies d’abeilles sans se soucier des raisons essentielles de ceux-ci. On
sait, à 99 %, que certains produits comme le Gaucho, le Régent, le Cruiser sont
plus que suspectés d’être à l’origine de gros problèmes d’orientation des
abeilles incapables de retrouver leur ruche. C’est comme si, précise le
journaliste scientifique, un cancérologue cherchait les causes d’un cancer du
poumon sans interroger le patient sur son accoutumance au tabac.
S’il n’est pas inintéressant
sur le plan purement scientifique de bien connaître les effets et les méfaits
des parasites ou des prédateurs de l’abeille tels que le Varroa ou le frelon
asiatique, il est évidemment indispensable de rechercher l’ensemble des causes
nuisibles à la conservation des colonies et à leur extension. Alors que la France
produisait 30 000 tonnes de miel il y a vingt ans, la production a été divisée
par deux ces dernières années. Heureusement, il semble bien qu’un nombre
toujours plus important de jeunes et de moins jeunes des deux sexes désirent se
lancer dans l’apiculture, le miel étant un produit noble et la passion des
abeilles plus qu’un passe-temps. Les ruchers écoles de Guichainville et de
Beaumesnil refusent des élèves à chaque démarrage de l’année apicole ce qui
prouve l’engouement des Eurois pour une activité et un loisir des plus
enrichissant.
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