3 avril 2014

Le remaniement avait un double objectif : virer Ayrault et Moscovici !


La presse moque le nouveau gouvernement en faisant (à juste titre) remarquer que de nombreux ministres importants conservent leur charge et que les principaux sortants sont Jean-Marc Ayrault, le premier ministre, Pierre Moscovici, à la tête de Bercy mais où il fait la preuve de son insuffisance, et quelques autres ministres moins connus du grand public. En fait de changement, ce que je retiens c’est qu’il s’agissait surtout de virer Ayrault.
Il ne faut pas s’étonner. François Hollande considère, à raison, que l’ancien maire de Nantes ne répondait pas aux nécessités des temps difficiles que traversent la gauche et le pouvoir en place. Trop mou, trop lent, pas assez d’autorité, très mauvais communicant. Maintenant que les chaînes en continu et les réseaux sociaux donnent le la, Jean-Marc Ayrault est apparu, si je puis dire, déconnecté des Français. Une victime de la fracture numérique et médiatique, voilà ce qu’est Jean-Marc Ayrault sans oublier les nombreux couacs de tel ou tel ministre, les contradictions internes, les différences d’appréciations sur tel ou tel dossier. Et surtout le bilan dressé au lendemain des municipales : catastrophique pour la Gauche !
L’arrivée de Manuel Valls forme un contraste. Le nouveau premier ministre dit ce qu’il a à dire. Il a de l’énergie à revendre. Il est capable à la fois de résister à la droite et à l’extrême droite (qui sent le danger) et de donner de la cohérence à la politique définie par le président. Même si cette politique soulève bien des questions, surtout à gauche. Alors que les classes modeste et moyenne réclament plus de pouvoir d’achat et moins d’impôts, je ne suis pas certain que le pacte de solidarité suffira à apaiser la grogne des fonctionnaires, des salariés du privé et celle des pigeons, des canards boiteux et autres oiseaux aux noms divers.
On demande à voir les résultats et les effets sur les Français. Car c’est bien là que les bémols s’inscrivent sur la portée musicale. Dans combien des temps aurons-nous les résultats de la politique actuelle face au chômage de masse et aux nombreux licenciements et suppressions d’emplois programmés ? Pascal Lamy, ancien directeur général de l’OMC (organisation mondiale du commerce) déplore que François Hollande soit arrivé au pouvoir au pire moment. Depuis 2008, la crise frappe de plein fouet l’Europe et la France. L’héritage sarkozyste laisse une France en faillite, comme disait François Fillon. Plus généralement la dette française n’a jamais été aussi élevée et les critères de Maastricht nous mènent la vie très dure. L’austérité démontre aussi que la consommation et donc la croissance sont atones faisant craindre la déflation ! Même le FMI reconnaît que les états avec leurs mesures (cf la Grèce, l’Espagne, le Portugal) frappent les ménages et les retraités trop durement.
Je retiens du nouveau gouvernement la confirmation de Christiane Taubira au ministère de la Justice. C’eût été un vilain signe que de l’écarter. C’eût été donner raison à la manif pour tous et aux racistes lanceurs de bananes. Mme Taubira a ouvert quelques chantiers de réformes, elle a l’occasion de les mener au bout, souhaitons lui de réussir.

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