Christian Renoncourt et Marc-Antoine Jamet, hier soir, au Moulin. (photo JCH) |
Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire de la fédération de l'Eure du PS, communique :
« Le parti socialiste et ses alliés
ont subi les 23 et 30 mars 2014 une lourde défaite dans l'Eure. La Gauche perd
trois des quatre plus grandes villes du département et s'efface dans de
nombreuses communes importantes. Elle se réduit désormais, principalement, au
triangle Conches/Pont-Audemer/Val-de-Reuil construit il y a quinze ans. C'est
un incontestable échec. Les victoires remportées à Verneuil-sur-Avre et à
Quillebeuf-sur-Seine, les confirmations à Bourgtheroulde, à Serquigny ou dans la vallée de l’Andelle, les succès renforcés de Gaillon et de Pont-de-l'Arche, la
bonne tenue de nos partenaires à Brionne et Alizay, entre autres, l'atténuent,
mais ne suffisent pas à le compenser. Seule la résistance au Front National, à
sa violence et à son intolérance, par son recul après un premier tour
inquiétant, est à mettre au crédit de ce dimanche
électoral. Je veux avant toute autre considération saluer tous nos candidats
qui se sont battus avec sincérité et engagement, remercier tous nos électeurs
qui ne se sont pas trompés.
Cependant il faut discerner avec
lucidité les raisons qui expliquent ce résultat.
1) La démobilisation de
l'électorat de Gauche est flagrante. Elle se mesure notamment à Evreux,
Louviers et Vernon où les municipalités en place ont subi le contrecoup de
l'abstention nationale. Les chiffres du chômage dramatiques pour toutes les
familles euroises, le sentiment que la pression fiscale devient étouffante pour
les classes moyennes et les petits entrepreneurs, un discours gouvernemental
qui ne convainc pas, sont manifestement à l'origine de cette désaffection. Sans
oublier la sanction traditionnelle du pouvoir en place que constituent les
élections intermédiaires et la situation économique calamiteuse héritée de la
période Sarkozy, qui aurait handicapé toute majorité, le Président de la
République doit entendre la demande de justice sociale, d'efficacité
gouvernementale et de clarté politique que les Français ont exprimée.
2) Toutefois, dans l'Eure comme
sur bien des territoires de notre pays, la dispersion, la dissidence et la
division de la Gauche, actuelles ou passées, ont joué un rôle central dans son
recul municipal. L'indiscipline, l'oubli des étiquettes, les ambitions
personnelles ont été source de confusion et de rejet. Il appartiendra aux
militants d'en tirer toutes les conséquences pour préparer l'année prochaine,
après les élections sénatoriales et européennes, les campagnes en vue du
renouvellement du conseil général et du conseil régional.
3) La Droite a su, au profit
direct des anciens ministres qui font fonction de leaders locaux, implanter de
nouveaux candidats aux idées radicales et aux valeurs incertaines. Ils ont su
attirer, à Gisors et aux Andelys par exemple, le vote extrême tout en captant
les voix du centre. Cette ambiguïté ne leur portera pas chance. Il n'y a
d'adhésion ni pour leur personnalité sans aspérité, ni pour leur équipe sans
unité, ni pour leur programme sans originalité. C'est une alternance par le
rejet et le vide qui s'organise. Cependant ce réseau conservateur, cette toile
d'araignée, ont été mis en place au lendemain de la débâcle de MM. Le Maire et
Morin aux dernières élections régionales et cantonales sous un double signe :
celui de la coordination et du renouvellement. Cette tactique a été favorable à
la droite. Elle a pu mettre en exergue l'usure ou les difficultés de certaines
équipes.
En analysant sans complaisance et
sans psychodrame le processus qui a conduit à cette situation, la Gauche et les
socialistes dans l'Eure, dont on connait le bilan plus que positif au
département, à la région, dans les communes, doivent repartir dès aujourd'hui à la conquête politique et électorale
des Eurois. Il faut de nouveau proposer et rassembler. »
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