A l’occasion de la cérémonie d’inauguration du Monument
à la mémoire et à la paix, sur une idée de Bernard Amsalem, alors maire de
Val-de-Reuil en 1993, de nombreux parrains avaient accepté d’adresser un texte
devant servir de support à la réflexion. Jacques Le Goff, décédé avant-hier, historien
de renom et excellent médiéviste avait accepté d’être de ceux-là. J’ai plaisir
à rappeler le texte de la lettre qu’il avait adressée au maire et le texte consacré
au sens de la paix et de la mémoire :
« Votre idée d'un monument pour la paix et pour
la mémoire me semble belle et bonne et c'est pour moi un grand honneur que vous
ayez souhaité me mettre parmi les parrains. Je l'accepte bien volontiers et
vous prie d'agréer l'expression de ma haute considération et de mes sentiments
très chaleureux. »
« La mémoire bien utilisée et la paix bien
ordonnée sont les deux conditions d'un avenir heureux et fructueux. La mémoire
doit y projeter l'émotion du passé vécu en gardant la voie médiane entre un souvenir
qui ne doit pas paralyser et un oubli qui déshonorerait. Elle doit chercher la
vérité sous la passion, se transformer en histoire authentique. La paix ne doit
pas être lâche, passive ou neutre, elle doit être l'effort actif pour surmonter
les pulsions xénophobes ou racistes, pour fonder la société sur la justice, le
respect et la fraternité. »
Jacques
Le Goff
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