1 avril 2014

Elections municipales : les points chauds de l'agglomération et la défaite des deux conseillères générales


le dépouillement à Louviers (Photo JCH)
Si la ville de Louviers et son sort électoral ont focalisé toutes les attentions durant ces dernières semaines, elle le doit à son rôle de ville-centre et à l’incertitude sur le nom du vainqueur final. A dire vrai, je n’ai jamais douté de la victoire de Franck Martin. Et sa défaite prouve qu’en matière d’élections, personne n’est à abri d’un échec, personne ne joue sur du velours. Je ne vais pas répéter les raisons de cet échec — elles sont locales et nationales avec une déferlante toute bleue — je souhaite plutôt jeter un œil sur les autres communes où un vrai enjeu était proposé aux électeurs avec la participation de personnalités engagées depuis longtemps dans les combats locaux.
Prenons la commune d’Incarville. En 2008, Leslie Cléret, maire sortante, avait été sèchement battue par la liste Lemarchand. La conseillère générale du canton de Louviers-nord (cette nuance a disparu depuis) avait eu du mal à accepter sa défaite, ce qui se comprend aisément. Quand j’ai appris que Leslie Cléret souhaitait repartir à l’assaut de la petite forteresse incarvillaise, j’ai senti le danger. Que diable la conseillère générale allait-elle faire dans cette galère ? J’étais certain que Leslie Cléret n’avait pas remonté la pente et son second échec en est la preuve. Pendant six années, elle va occuper les rangs de l’opposition. J’imagine qu’elle fera montre de pugnacité et de connaissance des dossiers mais à quoi bon s’exposer un an avant le renouvellement du conseil général ?
Janick Léger, conseillère générale du canton de Val-de-Reuil, souhaitant s’émanciper de la tutelle de Marc-Antoine Jamet, a tenté sa chance dans la commune de Léry. En accord avec le maire sortant Robert Ozeel, qui ne se représentait pas, Janick Léger pensait faire la différence sur son expérience, sa vice-présidence du conseil général, son action au sein de la mission locale et sa capacité à contribuer au rapprochement avec Val-de-Reuil où elle était adjointe. Mais Léry, c’est la commune des Femel, Page, et autres représentants de la droite. Ce village a toujours été en pointe contre Val-de-Reuil. Ce qui devait arriver est arrivé : Janick Léger a fédéré contre elle tout et son contraire, permettant aux autochtones de droite et contre le mariage pour tous de conquérir cette commune.
A Pitres, village de l’ancien canton de Pont-de-l’Arche, le retour sur la scène locale de René Dréan, ancien maire, pouvait susciter un suspense…vite éteint. Dès le premier tour, Jean Carré, maire sortant, malgré la présence d’une troisième liste conduite par Florence Lambert, a réussi à sortir en tête et à prendre une option sur la victoire finale. Pitres déchaine les passions. Après la victoire de Jean Carré, dimanche dernier, on parle de recours devant la justice…mais l’écart est tel que je ne vois pas un tribunal administratif annuler l’élection.
A Saint-Pierre-du-Vauvray, aussi l’élection municipale a été passionnée. Jérôme Bourlet de la Vallée, conseiller régional EELV se voyait beau et croyait sincèrement mettre un terme à la carrière d’Alain Loeb, maire sortant. Avec 56 %, des voix, ce dernier est réélu, témoignage d’un attachement ou d’un rejet, Jérôme Bourlet de la Vallée ne laissant personne insensible à son discours et à ses engagements.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de citer le remarquable succès de la liste de Richard Jacquet à Pont-de-l’Arche. Comme par hasard, ce maire socialiste n’a pas été victime du PS-bashing en vogue dans le département. Incontestablement, la personnalité de Richard Jacquet a beaucoup compté dans le jugement des électeurs. Homme tranquille, animé de convictions, soutenu par une équipe homogène, Richard Jacquet a battu facilement la liste d’Hervé Lour qui…n’a pas fait le poids. La présence de Dominique Jachimiak (ancien maire) sur cette liste, après qu’il avait annoncé un renoncement, n’a rien apporté de positif…au contraire.

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