Si le gouvernement va au
bout de ses idées, les polémiques locales sur les rapports entre
l’agglomération Seine-Eure et la CREA de Rouen seront nulles et non avenues.
Dans le projet de loi adressé récemment au Conseil d’Etat pour avis, le
gouvernement propose de faire de la Région le pilote dans plusieurs domaines.
Qu’il s’agisse des transports, du tourisme, du développement économique et de
l’affectation de certains territoires, le conseil régional va en effet devenir
pilote des opérations et, ainsi, orienter l’action publique dans le sens,
on l’espère, de l’intérêt général.
Manuel Valls, en souhaitant
supprimer la clause de compétence générale actuellement accordée à tous les
échelons, de la commune à la région en passant par le département, veut tout
simplement que chacun sache ce qu’on attend de lui. Et ce que chacun peut
attendre de l’autre. Nul ne conteste que la multiplication des échelons
administratifs complique la vie des entreprises et des particuliers. Le citoyen
ne comprend plus leur fonctionnement et ne sait plus à qui s’adresser. C’est
ainsi que les maires se trouvent assaillis de demandes ou de questions ne les
concernant pas directement. L’état des routes, les établissements scolaires, la
facture d’eau…qui commande, qui paie, qui a le pouvoir ?
Bernard Leroy. (photo JCH) |
Il ne faut pas fermer les
yeux : cette volonté gouvernementale va susciter des résistances. Bien des
tentatives ont été faites pour simplifier et réduire le millefeuille
institutionnel et elles ont toutes échoué. On sent déjà poindre, ici un article
du maire du Havre, là un autre du responsable local UMP, des hésitations et des
prétextes de pure forme politicienne. Il y en aura d’autres, à gauche, à
droite, pour tenter de sauver des pouvoirs féodaux. Ces résistances seront
d’autant plus vaines qu’elles ne se justifient plus eu égard aux évolutions
nationales et européennes.
En lisant, par exemple, ce
matin dans La Dépêche l’interview de Bernard Leroy le nouveau président de la
CASE sur sa vision de l’avenir de Seine-Eure et en découvrant que « né à Crasville,
il avait le souvenir de sa mère adepte du covoiturage avant l’heure avec sa
deu-deuche, » j’ai constaté avec plaisir qu’il voulait attirer sur notre
territoire des entreprises dans le secteur de pointe du numérique comme il
l’avait été pour le pharmaceutique et le parapharmaceutique. Foin de nostalgie.
Tournons-nous résolument vers l’avenir et le culte de la nouveauté : Le
haut débit, le clouding, des PME innovantes et des entreprises à l’image de
celle que créa Bernard Leroy avec le succès que l’on sait (1). Il n’y a pas de raison
pour que le fondateur d’Intertek testing service ait moins d’imagination dans
son pouvoir collectif que dans son engagement entrepreneurial. C’est tout le
mal que l’on souhaite à notre agglomération.
(1) ITS : cette
entreprise réussie est implantée sur Ecoparc 2 à Heudebouville et est classée dans les PME de 100 à 199 salariés.
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