Elle est bien la fille de son père. (DR) |
J’ai déjà écrit sur ce blog
combien les indemnités versées aux élus suscitaient de fantasmes ou
d’inexactitudes. Ces indemnités, légales, sont déterminées selon des éléments
chiffrés de populations et de responsabilités. Un président de conseil général
touche plus qu’un simple élu départemental, un président d’agglomération
également eu égard à la disponibilité et la compétence nécessaire comparées à
celle d’un élu de base. Il ne faut pas être choqué par ces indemnités. Elles
sont la contrepartie (matérielle) d’un engagement en faveur de la collectivité
et ne représente souvent, en heures de travail ou d’assiduité, qu’une maigre
compensation.
C’est bien pourquoi certains
élus souhaitent cumuler les mandats…et les indemnités qui vont avec. Ainsi,
lors des campagnes électorales, on a souvent entendu les démagogues crier au
loup et chanter sur tous les tons qu’une de leurs premières actions — s’ils
arrivaient au pouvoir — serait de diminuer le montant de ces indemnités jugées
excessives…par principe ! Ce fut longtemps le cas des militants du Front
national. Cet engagement ne leur coûtait que de la salive dans la mesure où le
mouvement de Marine Le Pen n’avait pas d’élus ou si peu en situation de
responsabilité.
Après les récentes élections
municipales, plus d’une dizaine de mairies sont tombées dans l’escarcelle du
Front national et on est maintenant en état de juger les premières actions des
élus FN et de les comparer à leurs déclarations antérieures.
Cela n’a pas traîné. L’une
des premières délibérations de certains élus du Front national, a consisté à
augmenter de 15 % — par exemple — le montant des indemnités des maires et
adjoints quand d’autres se faisaient attribuer des frais de représentation de
1250 euros par mois…Il y a donc loin du discours aux actes et il me paraît tout
à fait symbolique que ces élus n’aient éprouvé aucune gêne à demander à leur
conseil d’arrondir leur fin de mois. Ce n’est d’ailleurs pas tant le montant
des indemnités qui pose problème mais la cohérence entre les promesses et les
décisions prises une fois au pouvoir. Il y a longtemps qu’on sait qu’un fossé
existe entre ceux qui se font élire sur un programme et ceux qui l’appliquent
réellement. C’est bien pourquoi tant de gens se détournent des urnes. Je n’oublie
pas, non plus, que Marine Le Pen, celle qui affirme avoir les mains propres,
vient de voir l’une de ses associations de financement sérieusement inquiétée
par la justice. Les juges la soupçonnent d’avoir pratiqué des taux d’intérêt
excessifs lors de prêts passés avec des candidats FN dont les campagnes ont été
remboursées…par l’Etat. Ben voyons.
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