Les arrêtés préfectoraux ou
ceux des maires des villes concernées interdisant les meetings de Dieudonné
M’Bala M’Bala risquent de devenir anecdotiques dans les semaines qui viennent.
Non pas que le respect de la liberté d’expression soit à négliger, bien au
contraire, et ceux qui souhaitent que les mesures judiciaires interviennent en
aval des spectacles du comique (et non en amont) continuent, selon moi, d’avoir
raison. Manuel Valls, je l’avoue, m’a pourtant semblé aussi motivé que
convaincant dans son argumentation mais les risques que fait courir une
interdiction systématique me paraissent excessifs eu égard au personnage. Ce
dernier mérite un traitement judiciaire (pour le moins) à chaque fois qu’il
moque la Shoah et nie les chambres à gaz. Les lignes qui suivent montrent la
voie à suivre : taper au portefeuille tant et tant qu’il abandonne la course
faute de carburant.
Dieudonné est antisémite,
c’est une affaire entendue. Ce que nous ignorions c’est que le procureur de
Chartres, suite à un signalement de Tracfin, la cellule de Bercy chargée de
repérer les fraudes ou les conduites suspectes, avait ouvert en février 2013
une enquête préliminaire contre Dieudonné pour blanchiment et organisation
d’insolvabilité. Bien qu’il doive des dizaines de milliers d’euros au Trésor
public, il semble bien que Dieudonné a transféré au Cameroun plusieurs
centaines de milliers d’euros versés sur le compte d’une société dont le
titulaire ne serait autre que son fils.
Voilà donc à quoi sert
l’argent des billets des admirateurs de Dieudonné. A alimenter une éventuelle
fraude fiscale très bien organisée au nez et à la barbe du fisc français.
Dieudonné peut bien se moquer du système et lui faire une quenelle, j’ai
l’impression que le système à son tour va lui faire un sacré bras d’honneur.
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