7 janvier 2014

Et si le système faisait un sacré bras d'honneur à Dieudonné ?


Les arrêtés préfectoraux ou ceux des maires des villes concernées interdisant les meetings de Dieudonné M’Bala M’Bala risquent de devenir anecdotiques dans les semaines qui viennent. Non pas que le respect de la liberté d’expression soit à négliger, bien au contraire, et ceux qui souhaitent que les mesures judiciaires interviennent en aval des spectacles du comique (et non en amont) continuent, selon moi, d’avoir raison. Manuel Valls, je l’avoue, m’a pourtant semblé aussi motivé que convaincant dans son argumentation mais les risques que fait courir une interdiction systématique me paraissent excessifs eu égard au personnage. Ce dernier mérite un traitement judiciaire (pour le moins) à chaque fois qu’il moque la Shoah et nie les chambres à gaz. Les lignes qui suivent montrent la voie à suivre : taper au portefeuille tant et tant qu’il abandonne la course faute de carburant.
Dieudonné est antisémite, c’est une affaire entendue. Ce que nous ignorions c’est que le procureur de Chartres, suite à un signalement de Tracfin, la cellule de Bercy chargée de repérer les fraudes ou les conduites suspectes, avait ouvert en février 2013 une enquête préliminaire contre Dieudonné pour blanchiment et organisation d’insolvabilité. Bien qu’il doive des dizaines de milliers d’euros au Trésor public, il semble bien que Dieudonné a transféré au Cameroun plusieurs centaines de milliers d’euros versés sur le compte d’une société dont le titulaire ne serait autre que son fils.
Voilà donc à quoi sert l’argent des billets des admirateurs de Dieudonné. A alimenter une éventuelle fraude fiscale très bien organisée au nez et à la barbe du fisc français. Dieudonné peut bien se moquer du système et lui faire une quenelle, j’ai l’impression que le système à son tour va lui faire un sacré bras d’honneur.

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