François Hollande au Bourget. (photo JCH) |
Moralisation ou
transparence, peu importe le mot qu’on utilise. Les Français, pas tant que cela
dit-on, sont demandeurs d’honnêteté et de rigueur de la part de leurs élus. Il
est vrai que l’affaire Cahuzac a traumatisé de nombreux ministres et
parlementaires. Même au-delà. Les élus des communes, des départements et des régions
sont eux aussi sous le regard suspicieux des citoyens. A tort ou à raison, c’est
ainsi.
A droite comme à gauche, les
déclarations publiques de patrimoine s’épanouissent comme violettes au
printemps. Elles revêtent parfois un caractère grotesque comme celle qu’a
produite Jean-Luc Mélenchon. Le patron du Parti de gauche nous gratifie de la
pointure de ses chaussures et de la taille de son encolure. Il le fait avec dérision
et une forme de déraison. Nous ne demandons pas que les élus de la nation ou
les élus européens se mettent à nu. Nous ne demandons pas la publicité à 100
% de ce qu’ils possèdent ou croient posséder. Nous ne demandons pas l’inquisition.
Comme le dit bien Daniel Cohn-Bendit, « il
n’y a que dans les dictatures que l’on sait tout sur n’importe qui. »
Que demandent les citoyens ?
Une certaine clarté et surtout une certaine vérité. Personne n’est totalement irréprochable,
personne ne dit la vérité, rien que la vérité, toute la vérité, même devant un
juge. Au fait, la vérité c’est quoi au juste ? C’est simple, c’est ne pas
nier devant les députés avoir un compte en Suisse quand on est ministre du budget et qu’on en a
un. La vérité ? C’est rechercher, en tout temps et en tout lieu, le
respect dess valeurs et des principes qui forment la trame d’un engagement et d’une
manière de vivre avec les autres. J’ai écrit sur ce blog qu’il n’était pas nécessaire
de porter des pulls qui grattent et de gagner le SMIC pour être de gauche.
Heureusement, un engagement à gauche se situe très largement au-delà de la seule
situation matérielle des hommes et des femmes qui luttent pour le progrès, l’amélioration
des conditions vie, la justice sociale, un impôt large et bien réparti, qui
croient à l’ascenseur social et ne se résignent pas à ce que les conditions de
la naissance constituent un déterminisme indépassable.
Quand François Hollande
affirmait au Bourget : « notre
ennemi c’est la finance » il pensait aux paradis fiscaux, à l’évasion
fiscale, à ces 60 à 80 milliards d’euros qui échappent au fisc chaque année en France.
Le seul — mais il est de taille — reproche à adresser à François Hollande, c’est
de ne pas avoir mis fin aux fonctions de Jérôme Cahuzac dès le début du mois de
janvier 2013 lors de l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet. A
cette date, Médiapart affirmait que la bande sonore était authentique et Edwy
Plenel avait raison d’assurer : « On
me demande des preuves mais tout le monde les a sous les yeux ! Il suffit
de savoir regarder. Et écouter. »
Le projet de loi sur la
transparence du gouvernement va arriver rapidement sur le bureau du Parlement :
parquet financier renforcé, contrôle (privé pourquoi pas ?) des
patrimoines des ministres, des parlementaires, des hauts fonctionnaires, haute
autorité morale, échange d’informations au niveau de l’Europe, traque systématique
des exilés fiscaux partout dans le monde…le mouvement en cours est positif. Il suffira de savoir regarder et écouter. L’opposition
de Jean-François Copé à toutes ces mesures est là pour l’attester.
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