Marc-Antoine Jamet et Laurent Fabius. (photo JCH) |
« Entre l'honnêteté totale,
absolue, vue, constatée et admirée, au plus près, depuis 30 ans et les rumeurs
débilitantes du journal Libération, le choix est simple. Tous derrière Laurent Fabius.
Mille fois et jusque sous mes
yeux, l'élu normand aurait pu embrasser une carrière différente, plus généreuse
et moins dolente, à son propre service, à celui d'une faction, d'une élite ou
bien d'une entreprise. Il n'y a jamais cédé. Son intelligence et son talent lui
auraient, sans la moindre difficulté, permis d'aller vers d'autres horizons. Il
n'a jamais varié de la ligne qu'il s'était fixée. Un destin contrarié aurait pu
le décevoir ou le décourager. Il n'en a démontré, encore aujourd'hui au Mali, aux Nations Unies, à la tête
de notre diplomatie, qu'une ardeur inégalée. Sa naissance ou son expérience,
comme tant d'autres, aurait pu lentement l'éloigner des causes les plus dures,
les plus désespérées. L'adage ne dit-il pas : "on grandit à gauche, on
vieillit à droite". Demeuré fidèle à ses idées, à ses valeurs, à ses
combats, il n'a jamais renoncé à défendre les plus faibles, les plus nombreux. De nous, socialistes de l'Eure, vers lui qui nous a aidés et donné, vont le
respect, la reconnaissance et, surtout, ce beau sentiment indissociable de la
confiance, l'amitié.
Alors, il faut cette fois élever
la voix. Avoir, à juste titre, condamné le jour d'avant un homme qui,
moralement, a failli, maladivement, nous a collectivement trompés, ne donne
pas, le jour d'après, le droit, en imprimant n'importe quoi, de s'en prendre à
un autre homme qui, lui, nous a guidés, inspirés, honorés en 1981, en 1997, en
2012.
En des temps troublés plus qu'à
l'ordinaire, la panique n’est pas une méthode d’information. L'injure n’est pas
une ligne éditoriale. La rumeur n'est pas un fait. La diffamation n'est pas un
filon. Ce n'est pas que la violence qui a fait Jean-Paul Sartre, c'est la pensée.
Ce n'est pas l'outrance qui a fait Serge July, c'est le courage. Salir un homme
par désinvolture, mettre en cause son honneur par facilité, oublier son dévouement
au service public, à l'intérêt général, par commodité, était autrefois le lot
sinistre des populistes et des poujadistes. Pourquoi ajouter à un scandale
immense une injustice odieuse ? Un journal qui a tardé à dénoncer le premier a
cru utile d'imaginer la seconde. Pour aller à la pêche aux lecteurs. Libération,
en prétendant retrouver son portefeuille dans un caniveau, n'a pas perdu « la tête ».
Il a perdu son âme. »
La Société civile des personnels de
Libération (SCPL), qui représente les salariés au Conseil de
surveillance du journal, a publié lundi le communiqué suivant :
«La SCPL déplore que Libération ait relayé ce matin une rumeur sans
fondement sur un prétendu compte en Suisse de Laurent Fabius, avec pour
effet de l’accréditer. Notre travail de journaliste ne consiste pas à
rendre publique une rumeur, mais à enquêter pour savoir si elle
correspond à des faits. Ce travail élémentaire n’a pas été fait.
«Il s’agit là d’une faute déontologique grave.
«Cet épisode dommageable à l’image de Libération, qui engage la responsabilité de Nicolas Demorand, illustre une nouvelle fois la mauvaise gouvernance du journal. Il confirme l’urgence de l’élection d’un directeur de la rédaction de plein droit, en vertu des statuts de l’entreprise, réclamée depuis le 19 mars par 94% de l’équipe. A nouveau, la SCPL l’exige dans les plus brefs délais.»
«Il s’agit là d’une faute déontologique grave.
«Cet épisode dommageable à l’image de Libération, qui engage la responsabilité de Nicolas Demorand, illustre une nouvelle fois la mauvaise gouvernance du journal. Il confirme l’urgence de l’élection d’un directeur de la rédaction de plein droit, en vertu des statuts de l’entreprise, réclamée depuis le 19 mars par 94% de l’équipe. A nouveau, la SCPL l’exige dans les plus brefs délais.»
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