7 avril 2013

Ces chevaliers du démon aux chaussures cloûtées…


Jusqu’où iront-ils ? Erwan Binet (photo) député et rapporteur à l’Assemblée nationale du projet de loi sur le mariage pour tous et Esther Benbassa, sénatrice écologiste, viennent tous deux de vivre dans leur chair et dans leurs biens les affres de l’engagement. Erwan Binet ne peut plus se déplacer ni faire de conférence sans que les salles où il est invité soient envahies par des hordes délirantes invoquant la puissance céleste ou sans qu’il soit menacé physiquement. Esther Benbassa vient de voir sa voiture pulvérisée, au cours de la nuit dernière, alors qu’elle défend âprement le projet de loi gouvernemental. Une permanence socialiste parisienne a été elle aussi vandalisée.
Aujourd’hui même, devant le sénat, le mouvement Civitas, dont le but est « la restauration de la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ » va hurler devant un palais de la République. Ce sont ses membres qui avaient tenté d’interdire la représentation d’une pièce de théâtre au Rond-Point des Champs Elysées et ce sont eux, également, qui avaient agressé les Femen en les frappant violemment à terre de coups de poing et de coups de pied. La journaliste Caroline Fourest, elle-même, avait été poursuivie et frappée.
Cette généralisation de la violence directe ou indirecte, favorisée par les déclarations irresponsables et pour tout dire «sataniques» d’une Christine Boutin ou d’un Jean-François Copé, doit inquiéter tous les Républicains et tous ceux dont le l’ardent souhait est que la démocratie fonctionne. Je ne suis pas hostile à l’expression d’une contestation. J’ai défilé plus d’une fois dans les rues de Paris, d’Evreux ou de Louviers pour défendre les idées auxquelles je crois. Jamais je n’ai utilisé la violence ni la menace. Même en mai 1968, les défilés lovériens ont brillé par la responsabilité de leurs animateurs et de leurs participants. Pas un horion, pas un coup : seulement l’expression d’un grand mouvement populaire. Je souhaite sincèrement que La manifestation organisée le 5 mai prochain par Jean-Luc Mélenchon soit l’occasion d’un mécontentement politique argumenté plutôt que l’occasion de moquer le capitaine de Pédalo, surtout quand on a été longtemps membre de l’équipage.
Quelle n’a pas été ma surprise, enfin, d’apprendre que Jérôme Cahuzac avait été un proche des Gudards, ces membres du GUD, Le Groupe union défense, une organisation étudiante française d'extrême droite réputée pour son activisme violent. C’est en effet l’un de ses membres, proche de Marine Le Pen qui, en 1992 a ouvert le compte Suisse de l’ancien ministre socialiste. GUD, Civitas, Frigide Barjot, Christine Boutin…la droite extrême et l’extrême droite veulent tenir la rue. Il serait temps que la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur) s’intéresse de près aux projets de ces chevaliers du démon aux chaussures cloûtées et adorateurs de la Croix du Saint-Esprit.

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