Jusqu’où iront-ils ?
Erwan Binet (photo) député et rapporteur à l’Assemblée nationale du projet de loi sur
le mariage pour tous et Esther Benbassa, sénatrice écologiste, viennent tous
deux de vivre dans leur chair et dans leurs biens les affres de l’engagement. Erwan
Binet ne peut plus se déplacer ni faire de conférence sans que les salles où il
est invité soient envahies par des hordes délirantes invoquant la puissance céleste
ou sans qu’il soit menacé physiquement. Esther Benbassa vient de voir sa
voiture pulvérisée, au cours de la nuit dernière, alors qu’elle défend âprement
le projet de loi gouvernemental. Une permanence socialiste parisienne a été
elle aussi vandalisée.
Aujourd’hui même, devant le
sénat, le mouvement Civitas, dont le but est « la restauration de la royauté sociale de
Notre Seigneur Jésus-Christ »
va hurler devant un palais de la République. Ce sont ses membres qui avaient
tenté d’interdire la représentation d’une pièce de théâtre au Rond-Point des
Champs Elysées et ce sont eux, également, qui avaient agressé les Femen en les
frappant violemment à terre de coups de poing et de coups de pied. La
journaliste Caroline Fourest, elle-même, avait été poursuivie et frappée.
Cette généralisation de la
violence directe ou indirecte, favorisée par les déclarations irresponsables et
pour tout dire «sataniques» d’une Christine Boutin ou d’un Jean-François Copé,
doit inquiéter tous les Républicains et tous ceux dont le l’ardent souhait est
que la démocratie fonctionne. Je ne suis pas hostile à l’expression d’une
contestation. J’ai défilé plus d’une fois dans les rues de Paris, d’Evreux ou
de Louviers pour défendre les idées auxquelles je crois. Jamais je n’ai utilisé
la violence ni la menace. Même en mai 1968, les défilés lovériens ont brillé
par la responsabilité de leurs animateurs et de leurs participants. Pas un
horion, pas un coup : seulement l’expression d’un grand mouvement
populaire. Je souhaite sincèrement que La manifestation organisée le 5 mai
prochain par Jean-Luc Mélenchon soit l’occasion d’un mécontentement politique
argumenté plutôt que l’occasion de moquer le capitaine de Pédalo, surtout quand
on a été longtemps membre de l’équipage.
Quelle n’a pas été ma
surprise, enfin, d’apprendre que Jérôme Cahuzac avait été un proche des
Gudards, ces membres du GUD, Le Groupe union défense, une organisation étudiante française d'extrême
droite réputée pour son activisme violent. C’est en effet l’un de ses membres,
proche de Marine Le Pen qui, en 1992 a ouvert le compte Suisse de l’ancien
ministre socialiste. GUD, Civitas, Frigide Barjot, Christine Boutin…la droite
extrême et l’extrême droite veulent tenir la rue. Il serait temps que la
DCRI (direction centrale du renseignement intérieur) s’intéresse de près aux
projets de ces chevaliers du démon aux chaussures cloûtées et adorateurs de la
Croix du Saint-Esprit.
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