« Si Hollande veut du sang,
il va être servi. » Frigide Barjot, qui n’a jamais si bien porté son nom, dépitée
par le vote du Sénat en faveur du mariage pour tous, ne retient plus sa colère
ni sa haine. Ayant appris que le gouvernement allait présenter son projet
devant l’Assemblée nationale dès cette semaine et pas le 26 mai comme prévu
initialement, l’égérie de la Manif pour tous montrent les crocs et menace l’Etat
de balancer du sang sur les murs avec ses compagnons membres des associations
catholiques intégristes.
Frigide Barjot montre le
vrai visage des opposants au mariage pour tous. En proférant des menaces non
voilées, elle encourage les actes qu’on disait marginaux mais qui reflètent en
fait, le fond de la pensée de ces protestataires rejoints par l’UMP, certains
membres de l’UDI et du Front national.
Quel est-il ? En
descendant dans la rue et en employant des méthodes que les lois reprouvent,
les soutiens de la manif pour tous sortent du cadre habituel des manifs de rue.
J’ai souvent participé à des cortèges contre des mesures proposées par Sarkozy.
Jamais il ne nous est venu à l’idée d’utiliser la violence ou de proférer une quelconque
menace pour faire reculer le gouvernement. Jamais les manifestants de gauche n’ont
mis en cause la légitimité des élus de droite et leur droit à gouverner. Le
suffrage universel a ses règles : celui ou celle qui obtient la majorité
des suffrages occupe le pouvoir le temps d’un mandat. Si les électeurs (trices)
sont d’accord avec ce qui a été fait, ils ont la possibilité de conserver leur
confiance aux sortants, sinon, ils peuvent en changer. Il s’agit là d’une telle
évidence qu’il est choquant de devoir le rappeler. Le référendum « coup de balai » proposé par Jean-Luc Mélenchon nous fait entrer dans une autre République avec d'autres mœurs et d'autres contraintes. Je ne suis pas certain qu'il contribuerait à la paix civile.
Le mouvement actuel est donc
des plus inquiétant. Toutes les déclarations des Copé-Bertrand et consorts
rejoignent ce discours sur l’illégitimité, l’incompétence, l’incapacité des
femmes et hommes de gauche à diriger l’état. Frigide Barjot et les siens
remettent en cause le verdict du suffrage universel. Ils contestent plus que
les mesures proposées au Parlement. Ils mettent en cause les qualités
personnelles des élus majoritaires et de l’exécutif. François Hollande n’est,
heureusement, pas Sarkozy. Fini les coups de menton et les colères publiques,
les insultes et les grossièretés. Hollande doit appliquer le programme sur
lequel il a été élu et choisi. Ça aussi, c’est la loi de la démocratie. Et
Frigide Barjot devra s’y plier ou devenir hors-la-loi. Avec les conséquences
attenantes.
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