1 avril 2013

L'affaire Merah illustre les dysfonctionnements des services de renseignement et l'échec de la politique de la droite


Manuel Valls avec un militant à Rouen. (photo JCH)
La droite a décidé de lancer une campagne anti-Valls. Le ministre de l’Intérieur étant l’un des piliers du gouvernement, Copé considère que s’attaquer à cette fondation peut aboutir à l’écroulement de l’édifice exécutif devenu édifice exécuté. Des points de presse sont donc projetés avec le concours des snipers UMP genre Hortefeux ou Morano. Rien que leur souvenir me donne des boutons. Hortefeux ne vient-il pas de se distinguer en reprenant en boucle avec ses amis des mensonges aussi énormes que celui de leur échec dans le domaine de la sécurité. Un clip UMP affirme en effet que sous la droite 90 % du territoire avait vu la délinquance baisser de 2002 à 2012, ce que Libération conteste absolument, preuves et chiffres à l’appui. Elle a, au contraire, augmenté de 27 % !
Ces opérations d’intoxication n’ont qu’un but : ridiculiser le gouvernement. J’avoue qu’il est plus simple de s’opposer que de proposer. Mais tout de même. L’UMP sort de 10 ans de pouvoir et le bilan est encore frais dans nos mémoires. Prenons un exemple : l’affaire Merah du nom de ce fanatique islamiste auteur d’assassinats sur des soldats français et trois personnes (père et enfants) de religion juive. Des ratés, des couacs, des cafouillages, des défaillances illustrent les dysfonctionnements des services de renseignement alors que Claude Guéant évoquait un loup solitaire. Une expression imagée pas du tout conforme à la réalité.
C’est tellement vrai que mon ami, le député François Loncle, vient de rendre public un texte dans lequel il énumère toutes les failles et erreurs qui ont facilité le passage à l’acte de Mohamed Merah. D’octobre 2006 à la date des attentats, les services de renseignement ont suivi les voyages, les fréquentations de Merah sans prendre vraiment conscience de sa dangerosité alors que son fanatisme apparaît très clairement. En octobre 2012, un rapport de l’inspection générale de la police nationale est très sévère pour la DCRI que dirigeait M. Squarcini, un ami proche de Nicolas Sarkozy. Ce rapport met en avant « les défaillances objectives qui résultent d’une conjonction d’omissions et d’erreurs d’appréciation à des problèmes de pilotage et d’organisation des services et à des cloisonnements encore très présents entre renseignement intérieur, police judiciaire et sécurité publique. » Autrement dit, un rapport accablant pour les responsables de la sécurité. Il était possible d’empêcher Merah d’agir et donc d’éviter ces morts tragiques.
Hortefeux et ses amis devraient faire preuve de modestie. Si Manuel Valls m’irrite profondément quand il fait des déclarations sur les Roms ou les sans papiers, l’homme fait preuve de qualités solides et d’efficacité évidente. On aimerait seulement qu’il écoute mieux Christiane Taubira et s’inspire plus de son message et de la déclaration des droits de l'Homme.

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