31 mars 2013

« Nous ne pourrons pas dire que nous ne le savions pas »

De nombreux journalistes font état de la volonté permanente de la droite d’en découdre avec le gouvernement et François Hollande. Jamais, depuis longtemps, les ténors de l’UMP et même de l’UDI n’étaient allés aussi loin dans la violence des mots et dans l’incitation à la haine. La première raison est que jamais la droite ne reconnaît la légitimité de la gauche à gouverner. Il n’est de bon gouvernant de gauche que mort. Qu’il s’agisse de Jaurès, de Blum, de Mendès France…la droite ne les glorifie que lorsqu’ils sont disparus pour mieux enfoncer les gouvernants actuels de la gauche. 
Copé, Fillon, Sarkozy, Borloo…sont tous proches des milieux d’affaire. Ils défendent les classes sociales privilégiées et ne s’en cachent pas. Les lois Sarkozy sur la retraite, les heures supplémentaires, le paquet fiscal, les réductions de charges n’avaient d’autre objectif que de satisfaire une certaine catégorie sociale, celle des chefs d’entreprises et des libéraux…Ils n'acceptent pas une autre politique celle qui remet en cause avantages et privilèges.
Pour la droite, la gauche au pouvoir n’est toujours qu’une parenthèse, pire, une expérience voire un accident de l’histoire. Les hommes et les femmes de gauche au pouvoir peuvent être expérimentés, savants, issus des grandes écoles, hauts fonctionnaires ou cadres supérieurs dans le privé, ils demeurent frappés d’infamie parce que de gauche. Le procès en incompétence fait à Hollande depuis des années et plus encore depuis son élection, rend ses propositions suspectes d’amateurisme, d’hésitation, d’incohérence. Je ne dis pas que tout dans la politique de Hollande est bon, je note simplement le déchaînement contre « Hollandouille » ce « Hollande Bashing » devenu une spécialité des hebdomadaires dits d’informations. Quant aux réseaux sociaux, ils se dépassent les uns les autres dans la vulgarité et la bêtise.
Incontestablement, les manifestations contre le mariage pour tous donnent des idées à la droite. Voilà que les Copé et compagnie ont dorénavant une haute idée de la contestation dans la rue. Une contestation pourtant plus dans la tradition démocratique de la gauche qui s’est toujours opposée à cette obsession «droitiste» d’en découdre brutalement. Marine Le Pen fait donc des émules. Les crânes rasés sont devenus pléthore.
J’évoquais, ces jours derniers, le risque d’un coup d’état. Même si cela semble énorme, je confirme qu’il existe à droite des revanchards prêts à tout pour empêcher la gauche et par tous les moyens de conduire sa politique. Un coup d’état en 2013 et en France ne revêtira pas les habits d’un fascisme moderne avec bottes et bras tendu. Il sera plus cynique et plus sournois. Il se fera par un blocage des institutions, une instrumentalisation de la contestation sociale, un désordre permanent, une irritation poussée à son paroxysme. 
Il ne faut pas lire différemment les insultes proférées contre les juges d’instruction. Qu’un Guaino affirme que la mise en examen de Sarkozy « déshonore la France et la démocratie » en dit plus long sur ses véritables arrière-pensées que sur sa soi-disant défense de la liberté d’expression. Au moins, nous sommes prévenus. Nous ne pourrons donc pas dire que nous ne le savions pas.

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