2 mars 2013

y a queq'chose qui cloche là-dedans…

« Pour en témoigner, nous proposons qu'à partir du Premier dimanche de Carême, 17 février 2013, tous les samedis à 17h, sonnent les cloches de toutes les églises des trois diocèses de Haute-Normandie, y compris de celles qui n'ont pas de célébration prévue, à l'exception naturellement du Samedi Saint où elles retentiront au cours de la nuit.
Nous rappellerons ainsi à la société que commence un jour particulier, sa signification et son importance. Et à ceux qui interrogeront les chrétiens sur ces sonneries, il leur reviendra d'en expliquer le sens. Une manière simple de témoigner et de rendre compte de sa foi : « C'est le Seigneur, le Christ, que vous devez reconnaître dans vos cœurs comme le seul saint. Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l'espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect»
Cet appel paru dans la presse et signé de l’archevêque de Rouen et des évêques d’Evreux et du Havre destiné à mobiliser les chrétiens pour les messes du dimanche a suscité des réactions de la part des responsables de la Libre Pensée du département de l’Eure. Compte tenu des règlements en vigueur — les autorisations de sonneries des cloches sont prescrites par arrêté municipal — ces derniers considèrent que l’épiscopat Haut-normand en prend à son aise et impose aux ouailles, aux athées, aux agnostiques, des sonneries intempestives.

Chaque maire va être saisi d’une demande de la Libre Pensée afin de ne pas autoriser ces sonneries du samedi considérées comme un acte extravagant du droit commun. Imagine-t-on le muezzin de la mosquée du coin appeler les fidèles musulmans par haut-parleur lors des cinq prières de l’Islam ? Ce qui admissible au Caire ou à Tunis, ne l’est pas en France. Car la France est un pays laïque. Sa constitution respecte toutes les croyances et toutes les religions mais elle fixe certaines limites contenues dans la neutralité de l’Etat et applicables partout sur le territoire. Lorsqu’un mariage, une noce, un baptême sont célébrés dans les églises, on peut comprendre qu’une célébration prenne fin par les sonneries rituelles. De là à systématiser l’appel aux fidèles actuels ou futurs, il y a un pas que franchissent trop allègrement les évêques. 


Voici le texte de la lettre adressée aux maires et aux conseillers municipaux par le secrétaire départemental de la Libre pensée.
Le 17 février 2013, les évêques d'Évreux, du Havre et de Rouen ont pris l’initiative "qu’à partir du premier dimanche de carême, le 17 février 2013, tous les samedi à 17h00 sonneront-les cloches de toutes les églises ( ... ) y compris celles qui n'ont pas de célébration en vue, à l'exception du samedi saint où elles retentiront au cours de la nuit."
En agissant ainsi, les évêques se sont affranchis de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat, qui, dans son article 27, prévoit que les sonneries des cloches sont réglées par un arrêté municipal. Le préfet intervenant en cas de désaccord entre les parties.
Cette tentative de passage en force de l’Eglise catholique doit être stoppée au nom du respect des lois et règlements républicains et, en particulier, de la liberté de conscience des individus de confessions différentes, des agnostiques et des athées. Aussi, nous vous invitons à ne pas céder à la politique du fait accompli en rappelant au représentant du culte catholique de votre commune, que nous vivons dans une République laïque et dans un état de droit. Se prévaloir d'une religion ne permet pas de s'affranchir des règles communes. Tolérer ces carillons intempestifs serait ouvrir la porte à tout prosélytisme religieux dans l'espace public.
La République française n’est ni chrétienne, ni musulmane, ni judaïque, ni bouddhiste, etc… elle est laïque !
Si d’aventure des représentants du culte catholique persistaient à ne pas se conformer à la loi, la Libre pensée inviterait les administrés des communes concernées à déposer un recours auprès du Tribunal administratif.
Recevez, Madame ou Monsieur le Maire et Mesdames et Messieurs le Conseillers municipaux, nos meilleures salutations républicaines.
Jean Jayer
Secrétaire départemental de la Libre pensée

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