Sans entrer dans les détails juridiques, rappelons
simplement que Bernard Tapie s’est vu attribuer quelques centaines de millions
d’euros après une décision rendue par une commission d’arbitrage dont le
verdict a été accepté par Christine Lagarde, ancienne ministre de l’économie et
des finances. La question qui se pose est la suivante : Christine Lagarde
a–t-elle agi sur ordre de Nicolas Sarkozy alors que de nombreux hauts
fonctionnaires avaient déconseillé à la ministre d’accepter la formation d’une
commission d’arbitrage dont l’un des membres avait d’ailleurs déjà participé à
un acte du même type intéressant déjà Bernard Tapie ? Le site Médiapart n’a
d’ailleurs pas attendu la publication de l’enquête de l’Express puisqu’il a
déjà décrit l’ensemble des irrégularités, selon lui, recensées dans le dossier Tapie-Crédit
Lyonnais.
Ce qui est nouveau, c’est la mise en cause plus directe de
Sarkozy et de son ancien secrétaire général à l’Elysée, Claude Guéant.
Médiapart affirme que ce dernier a favorisé des réductions d’impôts colossales
en faveur de Tapie. Ce qui cadrerait bien avec les faveurs potentielles de
Sarkozy à l’égard de Tapie. L’ancien ministre de François Mitterrand,
supporteur de Sarkozy en 2007 et en 2012, ancien radical de gauche, est devenu
patron de presse dans le sud de la France et s’apprête, à la Berlusconi, à
entrer en campagne, à sa façon, à Marseille et dans bien des villes de la
région PACA.
Si la procédure d’arbitrage venait à être remise en cause
(cassée quoi !) et si Tapie devait rembourser les sommes extravagantes dont il
a bénéficié, comment ferait-il pour financer le rachat du groupe de presse
Hersant en règlement judiciaire et racheté par les deux compères ?
Les trois juges chargés de l'affaire ont du pain sur la planche. Après auditions, perquisitions déjà accomplies et
sans doute mises en examen de certains protagonistes, on peut s’attendre à
quelques surprises susceptibles de rasséréner François Fillon et de réfréner
les ardeurs de Brice Hortefeux dans sa volonté de voir Sarkozy revenir aux
affaires. C’est le cas de le dire.
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