27 février 2013

Tapie-Sarkozy, Ils se voient, se sont vus et se reverront

Le feuilleton de l’affaire Tapie-Sarkozy rebondit. Le magazine l’Express publie aujourd’hui une longue enquête sur l’affaire Tapie-Crédit lyonnais. L’article (http://www.lexpress.fr/actualite/tapie-sarkozy-les-liaisons dangereuses_1224836.html) rappelle par le menu les différentes et nombreuses rencontres entre Sarkozy (ministre puis président de la République) et Bernard Tapie puisque pas moins de 18 rendez-vous figurent à l’agenda de Nicolas Sarkozy et notamment à une époque où la question de l’arbitrage accélérait le calendrier judiciaire et financier.

Sans entrer dans les détails juridiques, rappelons simplement que Bernard Tapie s’est vu attribuer quelques centaines de millions d’euros après une décision rendue par une commission d’arbitrage dont le verdict a été accepté par Christine Lagarde, ancienne ministre de l’économie et des finances. La question qui se pose est la suivante : Christine Lagarde a–t-elle agi sur ordre de Nicolas Sarkozy alors que de nombreux hauts fonctionnaires avaient déconseillé à la ministre d’accepter la formation d’une commission d’arbitrage dont l’un des membres avait d’ailleurs déjà participé à un acte du même type intéressant déjà Bernard Tapie ? Le site Médiapart n’a d’ailleurs pas attendu la publication de l’enquête de l’Express puisqu’il a déjà décrit l’ensemble des irrégularités, selon lui, recensées dans le dossier Tapie-Crédit Lyonnais.

Ce qui est nouveau, c’est la mise en cause plus directe de Sarkozy et de son ancien secrétaire général à l’Elysée, Claude Guéant. Médiapart affirme que ce dernier a favorisé des réductions d’impôts colossales en faveur de Tapie. Ce qui cadrerait bien avec les faveurs potentielles de Sarkozy à l’égard de Tapie. L’ancien ministre de François Mitterrand, supporteur de Sarkozy en 2007 et en 2012, ancien radical de gauche, est devenu patron de presse dans le sud de la France et s’apprête, à la Berlusconi, à entrer en campagne, à sa façon, à Marseille et dans bien des villes de la région PACA. 
Si la procédure d’arbitrage venait à être remise en cause (cassée quoi !) et si Tapie devait rembourser les sommes extravagantes dont il a bénéficié, comment ferait-il pour financer le rachat du groupe de presse Hersant en règlement judiciaire et racheté par les deux compères ? Les trois juges chargés de l'affaire ont du pain sur la planche. Après auditions, perquisitions déjà accomplies et sans doute mises en examen de certains protagonistes, on peut s’attendre à quelques surprises susceptibles de rasséréner François Fillon et de réfréner les ardeurs de Brice Hortefeux dans sa volonté de voir Sarkozy revenir aux affaires. C’est le cas de le dire.

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