Arnaud Montebourg salue François Seligmann lors de l'inauguration de l'exposition Pierre Mendès France à la mairie du 3e à Paris. (photo Jean-Charles Houel) |
Dès les lendemains de la Libération, où elle a travaillé avec Albert Camus au journal Combat, elle a, à l’occasion de son combat pour la liberté des enfants Finaly (ces fils de médecins juifs autrichiens morts en déportation à qui ceux qui les avaient cachés voulaient donner une éducation catholique alors que des parents survivants souhaitaient les élever), rejoint la Ligue des droits de l’Homme, devenant en 1949 la présidente d’une section parisienne dont elle est restée membre jusqu’à sa mort. Elle expliquait, dans son livre Liberté quand tu nous tiens : « Nous devons adhérer à la ligue des droits de l’Homme. Ce n’est pas un parti politique. C’est une organisation qui défend les idées pour lesquelles nous sommes battus pendant l’Occupation ». Élue à son Comité central en 1954, puis vice-présidente, elle a été élue présidente d’honneur lorsqu’elle a atteint par la limite d’âge, en 1994. Françoise Seligmann fut par ailleurs de celles et ceux qui ont dénoncé avec le plus de force la guerre coloniale en Algérie.
A la mort de son mari, en mémoire des combats qu’ils avaient mené ensemble contre le nazisme, elle crée la Fondation Seligmann dont l'objet est d’« œuvrer pour la victoire de la raison et de la tolérance, et promouvoir le rapprochement entre les citoyens et résidents étrangers de toutes origines rassemblés sur le sol français » et le prix Seligmann contre le racisme, pour des ouvrages qui contribuent à l’information et à l’éducation pour les droits de l’Homme. Elle a créé en 1977 la revue Après-demain, qu’elle a dirigé jusqu’à sa mort, exigeant le maintien en une de la mention
« fondée par la ligue des droits de l’Homme ».
Pendant toute sa vie, Françoise Seligmann a fait preuve de cette générosité qu’elle puisait dans les combats de sa jeunesse contre la barbarie, que ce soit pour défendre Georges Guingoin, héros de la Résistance victime d’un complot sordide, pour la vie d’Ethel et Julius Rosenberg, qui furent exécutés aux Etats-Unis, contre les guerres coloniales ou pour défendre les droits des femmes. Elle a été toute sa vie une militante dont l’exemple et le dynamisme ont inspiré durablement les militants des droits de l’Homme. »
(Communiqué de la ligue des droits de l'Homme)
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