Les poules sont granivores, carnivores, herbivores…(photo Jean-Charles Houel) |
Le scandale de la viande de cheval utilisée à la place du
bœuf dans les plats cuisinés n’est pas un scandale sanitaire. La santé des
consommateurs n’est pas menacée. Il s’agit d’une escroquerie dont les objectifs
— quoi d’étonnant — sont financiers. Le profit, toujours le profit ! La
viande de cheval coûte trois fois moins cher que la viande de bœuf et bien des
pays dont la Roumanie et l’Irlande mettent en place une politique de réduction
des équidés. Cette viande de cheval, il faut l’écouler. Il se trouve toujours
des petits malins pour l’acheter et la revendre…en se jouant des étiquettes.
C’est ainsi que le cheval devient du bœuf. Et que le consommateur ne mange pas
ce qu’il croit manger.
Vous n’ignorez plus, par ailleurs, que je suis apiculteur
amateur. N’ayez crainte, ce n’est pas pour mettre en vente mon miel que je vous
confirme cette information. C’est tout simplement pour expliquer l’attention
que je porte aux productions les plus saines possibles des produits
alimentaires. Les apiculteurs (les professionnels surtout) suivent avec
attention l’emploi des pesticides, des semences dangereuses et s’inquiètent
fort légitimement de leurs conséquences sur l’effondrement des colonies. Et comme
je suis aussi un modeste aviculteur, je m’intéresse à la bonne santé des poules
et à la qualité de leurs œufs. Autant qu’à la qualité des viandes ou du
poisson.
J’ai reçu, hier, un nouveau journal intitulé « l’Echo de
l’œuf » (1). Ce journal explique comment les aviculteurs français ont dû adapter
leurs sites de production aux nouvelles normes européennes. Les poules doivent
dorénavant disposer de 750 cm2 d’espace individuel et pouvoir picorer ainsi que
se percher. (2) Il en aurait coûté plus d’un milliard d’euros aux producteurs
pour répondre aux exigences des normes de l’Europe.
L’œuf est un produit exceptionnel. Manger deux œufs assure
25 % des besoins quotidiens en phosphore, 15 % des besoins en fer, 30 % des
besoins en iode. Il apparaît que les œufs des poules élevées en plein air, en
plus du confort de vie des volailles, ont l’avantage d’apporter plus d’Omega 3.
Et comme la consommation de l’œuf, contrairement aux clichés, n’augmente (3) ni
le risque de maladie cardio-vasculaire, ni le mauvais cholestérol (au contraire) il s’agit
d’un aliment peu cher et dont le goût est excellent.
Qu’il s’agisse de la production de viande ou d’œufs, les
Français figurent parmi les meilleurs du monde, en quantité et en qualité. Entre
la viande et l’œuf il existe évidemment des différences. Parlons des
œufs : il n’est qu’à voir celles existantes dans la couleur des jaunes et
la viscosité des blancs d’œufs issus d’élevages en batterie ou d’élevages en
plein air. Mes poules, comme toutes les poules, sont omnivores. Elles aiment la
viande, le poisson, le maïs, le blé, les pâtes, les déchets de légumes (salades,
épluchures diverses) le pain perdu et mouillé, les vers de terre et les
insectes volants. Elles disposent d’un grand espace herbu, d’un poulailler où
elles se réfugient quand il pleut et quand il fait très froid. Elles y dorment
aussi. Et mes amis ainsi que ma famille mangent des œufs frais.
Excellents !
Si je vous raconte la vie de mes poules, c’est pour vous
encourager à favoriser les circuits courts. A acheter viande et produits
d’alimentation le plus près possible des producteurs. A éviter de manger des
viandes d’Amérique du sud ou du nord, même si on sait que les producteurs
français donnent du soja OGM à manger à leurs animaux. Le samedi à Louviers,
les maraîchers de Martot et de Criquebeuf-sur-Seine proposent des produits
régionaux, frais, pas trop chers. Non seulement on mange plus sainement mais en
plus, on favorise l’activité et l’emploi sur notre territoire. Inscrivez vous
dans des AMAP (association pour le
maintien d'une agriculture
paysanne) regardez les étiquettes, participez par votre acte d’achat à
la protection des espèces locales, des emplois et d’une agriculture moins
polluante.
(1) La consommation des Français est de 222 œufs par habitant et par an dont 40 % sous forme d'ovoproduits. 95 % des œufs consommés sont produits en France.
(2) Avant
le changement de normes, chaque poule en cage devait disposer de 500 cm2 seulement !
(3) Déclaration
de Laurence Plumey, nutritionniste.
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