Ne nous y trompons pas. Pas une des déclarations des ténors de l'UMP n'est sincère. Tout est faux-semblant, coup médiatique, avancée de pions. La guerre des chefs fait rage et soudainement, emportés par la colère, le dépit, la haine, les protagonistes oublient tout : les adhérents, les sympathisants, le pays. Ne demeure que la volonté de détruire l'autre, ce qu'a cherché depuis le début de la campagne interne, le sieur Jean-François Copé. Le maire de Meaux voit le monde en noir et blanc. Si tu n'es pas mon ami, tu es mon ennemi. Et comme il tient le parti, il bénéficie des fichiers, des relais, au sein d'un mouvement peu habitué à l'exercice démocratique. Alors, tout devient possible, disait Sarkozy, le meilleur comme le pire, surtout le pire.
On sait maintenant que les copéistes étaient tous porteurs d'une procuration. Que les bureaux de vote étaient peu nombreux pour faciliter, justement, la centralisation et s'assurer des bonnes distributions de bons documents aux bonnes personnes et au bon moment. Sûr de son fait et des sondages (!!), François Fillon et ses amis se sont montrés bien naïfs et bien mal organisés. Ils savaient pourtant que faire confiance à Copé, c'est donner son âme au diable. N'oublions jamais que Copé est l'ami de Zad Takiedine et qu'il est mêlé à l'affaire du même nom. Comme avocat d'affaires, il connaît bien son…affaire, et quand il assure : « je ferai respecter les statuts du parti » il oublie de préciser que dimanche soir, il s'est bien assis dessus. Alors que les résultats devaient être rendus publics, selon les statuts de l'UMP, par la maintenant très célèbre Cocoe, Copé s'est empressé de se saisir des micros vers 23 h 30 et de s'autoproclamer président devant la France esbaudie et devant un François Fillon scotché.
Le putsch a bien failli réussir et la Cocoe, présidée par un copéiste n'a pu que confirmer les déclarations imprudentes et impudentes du secrétaire général de l'UMP au grand dam de Fillon, victime du bluff de l'autre impétrant. Depuis, les coups de théâtre succèdent aux coups de théâtre. Les auditeurs et les téléspectateurs se repaissent des intentions de l'un et des affirmations de l'autre. L'un parle justice ordinaire, l'autre saisit la commission des recours interne (dominée par les copéistes). Rachida Dati et Nadine Morano d'un côté, Eric Ciotti et Valérie Pécresse de l'autre. Depuis dimanche, on ne voit qu'eux et elles sur les écrans. Pourvu que cela dure, le feuilleton UMP remplace avantageusement plus belle la vie. Marseille en moins. Quoique…
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