La démocratie est une longue patience. Les militants de l'UMP, plus habitués aux coups de menton, vivent donc les affres du vote populaire. Mais un vote mal organisé, mal préparé, peu favorable à la clarté. Avec Jean-François Copé, secrétaire général du parti aux manettes, il ne fallait pas attendre de magnanimité et encore moins de fluidité. Les électeurs ont dû patienter des heures dans certains bureaux, faire des queues interminables pour pouvoir exprimer leur choix. Une caricature de démocratie.
Un vote démocratique exige plusieurs conditions : des listes d'électeurs approuvées et vérifiées, une propagande équilibrée, des moyens matériels à la hauteur, des bureaux de vote (en nombre suffisant) tenus par les représentants des différents candidats, un dépouillement assuré contradictoirement. Qui dit vote, dit inscription, identité, isoloir, urne, émargements et évidemment vote secret. Toutes ces conditions étaient-elles réunies, hier ? François Fillon en doute et Copé aussi. L'un se plaint des résultats dans certains départements, l'autre, dans d'autres. Et en plus, ils n'auront pas l'excuse d'un coup de Charles Pasqua, alité pour cause d'angine…
Le résultat : ce matin, l'UMP n'a pas de président, l'image de la droite bonapartiste est désastreuse, les accusations et diffamations mutuelles se succèdent, le tout moqué par la presse trop heureuse de comparer les turpitudes de l'UMP au déroulement du congrès de Reims du PS de sinistre mémoire dont on ignore encore s'il y a eu tricherie, manipulation ou intoxication. Depuis, il y eut heureusement l'exemplaire primaire socialiste sous l'œil averti de tous les Français.
Au final, qui a gagné ? Copé, tout à sa manière d'être et de faire, se proclame président de l'UMP ! Cinq minutes après, Fillon en fait autant ! On aurait tort de rire de ces frasques. Il y a quelques semaines, ces gens-là avaient le pouvoir, l'exerçaient à leur guise et ils se proposent d'y retourner dès que possible. Par effraction ?
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