3 février 2012

Un vote sanction n’est pas un vote d’extrême-droite !


« L’extrême-droite en France n’est pas née d’aujourd’hui, elle a un siècle et demi d’existence. Elle a été de tous les coups contre la République, contre les juifs, avec Pétain, contre de Gaulle et bien sûr contre l’ennemi historique, communiste et socialiste. Elle a aussi été en pointe de toutes les guerres coloniales pour le plus grand malheur des peuples. Mais quand le capitalisme est en crise, il se crée toujours un terreau pour l’extrême-droite. Heureusement, elle n’a jamais réussi à s’installer démocratiquement en France. Selon les sondages, près de 20% des électeurs seraient tentés par le vote Le Pen. La scandaleuse promotion médiatique du Front National joue son rôle mais la montée de l’extrême-droite a lieu dans toute l’Europe.
Mais que veulent exactement les électeurs attirés par le vote Le Pen ? Ils ragent contre la politique actuelle. Ils ont cru à ce que Sarkozy avait promis ; « travailler plus pour gagner plus », la valorisation du travail et des salaires, la défense des entreprises et du pays. Pendant cinq ans, il y a eu, à la place, la dictature des profits financiers, les envolées vers les paradis fiscaux, les copains milliardaires du Fouquet’s. C’est vrai que c’est insupportable, cependant le vote Le Pen est une fausse piste et il n’ouvre aucune perspective pour le monde du travail et il aurait des conséquences très graves pour l’avenir du pays, car il renforcerait la droite. Car nulle part dans l’histoire, l’extrême-droite n’a rompu avec la droite. Elles finissent toujours par trouver un accord comme on le voit aujourd’hui dans nombre de pays européens. D’ailleurs, quelle différence y a-t-il entre les propos de M. Le Pen et certaines outrances de Sarkozy ou Guéant ?
 S’agissant des immigrés, on ne peut accepter qu’ils soient désignés comme les responsables de tous nos maux. Comme si ce sont eux qui spéculent, qui manipulent les capitaux, qui ferment les entreprises. Au contraire, ce sont eux qui construisent les routes, qui sont sur les chaînes automobiles, qui travaillent dans les emplois les plus précaires. Sans oublier les guerres dans lesquelles la France les engagea. Coté bilan social, ils rapportent beaucoup plus de milliards à la Sécurité Sociale et aux Caisses de Retraites qu’ils n’en perçoivent. C’est pourquoi le racisme et la xénophobie, si présents dans le Front National sont inacceptables.
Je n’ai pas l’illusion de convaincre ceux dont les convictions sont d’extrême-droite. C’est leur voie, ce n’est pas la mienne. Mais à ceux qui pensent qu’un vote Le Pen serait un vote sanction contre l’UMP, je dis, attention ! Vous voulez vraiment le déremboursement de l’avortement, avec le retour aux faiseuses d’anges comme avant la loi Veil ? Le retour des femmes aux foyers ? Le rétablissement de la peine de mort, allant à l’encontre du protocole n°6 des droits de l’homme ? La sortie de l’euro provoquant obligatoirement une dévaluation de 25%, une augmentation de la dette de plusieurs centaines de milliards et une récession pour cinq ans en plus d’une diminution du pouvoir d’achat ? La suppression des allocations aux étrangers ? La préférence nationale, déjà jugée anticonstitutionnelle ? Les 200€ que vous vous offrirez vous-même puisqu’ils seront financés par l’Etat ? La libéralisation des soins de santé ? La légitime défense accordée par défaut aux policiers dont les excès et le racisme sont bien connus ? La réduction de l’impôt sur les droits de succession afin d’entretenir une caste de riches héritiers dont Marine Le Pen fait partie ? L’abrogation des lois protégeant les étrangers contre les discriminations racistes et xénophobes ?
Si ce programme ne vous convient pas, c’est que vous n’êtes pas d’extrême-droite. Alors ne  vous laisser pas piéger. Il ne faut pas perdre sa voix et compromettre ainsi les chances de changement. Il vaut bien mieux étudier le programme du Front de Gauche, il défend votre intérêt et vos espoirs en même temps que l’intérêt général. »
Alain Lefeez

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