18 mai 2011

Martine Aubry tiendra son rendez-vous avec les Français

Martine Aubry en Normandie (photo JCH)
Un journaliste du Figaro, Ivan Rioufol, invité régulier de l'émission «C dans l'air» est une caricature de ce que la droite extrême peut produire. Hier, il s'est lâché grave comme on dit dans les cours d'école. Depuis quatre ans, il était contraint d'encaisser les critiques nombreuses et justifiées contre le bling-bling et les excès de Nicolas Sarkozy sans pouvoir réellement contre-attaquer. L'affaire DSK lui permet, selon lui, de taper tous azimuts, contre DSK évidemment, contre le PS ensuite, contre les journalistes encore, contre les élites, enfin.

Son discours ? Ils savaient tous et se sont tu. Son système d'attaque ? Si ce n'est toi c'est donc ton frère ou bien quelqu'un des tiens. Rioufol est le roi de l'amalgame, l'empereur du mélange des genres : ce DSK que les socialistes s'apprêtaient à adouber est un prédateur sexuel de la pire espèce…les socialistes sont donc tous des pourris. Voilà, grosso modo, de quoi vit Rioufol. Je remarque au passage qu'Yves Calvi n'invite pas que des experts destinés à éclairer les téléspectateurs. Il convie à sa table des militants (même journalistes) chargés de porter la bonne parole sarkozyste avec une hyprocrisie totale puisque ce Rioufol se targue d'être journaliste et surtout pas homme politique. Qu'il assume, bon sang ! Et s'il savait, pourquoi n'a-t-il rien dit ni rien écrit ?

Évidemment, il fallait s'attendre à cette curée dénuée de scrupules. Il faudra s'attendre à des attaques répétées contre le PS et contre les candidats du PS. Si l'on y regarde de près, je m'interroge sur cette stratégie de la droite et me demande si, finalement, ce qui arrive à DSK n'est pas, indirectement, une excellente chose pour un parti de gauche. Le PS aura un candidat ou une candidate vraiment politique. Qu'il ou elle s'appelle Hollande ou Aubry, les électeurs auront en face d'eux une personne honnête, engagée, militante, s'appuyant sur un projet bientôt largement approuvé très différente de Sarkozy. Et ce n'est parce que Carla Bruni a programmé la naissance de son enfant de manière à faire trois Une de Paris-Match que le caractère, le style, les défauts de son mari vont disparaître comme par enchantement. Les promesses non tenues restent les mêmes. Les cadeaux aux riches aussi.

Dans six mois, quand la campagne sera bien lancée, les Français compareront les candidats potentiels. Je ne doute pas que les discours de Bachelay auront autant — sinon plus — d'éloquence et d'importance que ceux de Guaino. Je ne doute pas que Martine Aubry, ma favorite et ma candidate préférée, aura su surmonter son émotion pour tenir son rendez-vous avec les Français.

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