Plus de 1000 personnes ont signé (en deux jours) la pétition s'opposant à l'installation de caméras de vidéosurveillance dans les lycées de Haute-Normandie. Pas un professeur, pas un élève ne pensent que les caméras sont la solution aux problèmes de délinquance internes ou externes aux établissements scolaires. D'ailleurs, dans le lycée de Thiais où un grave incident a eu lieu ces derniers jours, sept caméras étaient installées que le proviseur veut porter à quinze. Pourquoi pas trente !
Les caméras de vidéosurveillance n'empêchent rien, ni les actes délictueux, ni les agressions physiques. J'écoutais Luc Ferry, hier sur la chaîne parlementaire Public Sénat. Il disait des choses avec lesquelles je suis d'accord. Il ne faut pas lutter contre les effets de la délinquance mais contre les causes. Il en voit deux : l'illettrisme et la voie professionnelle. Un enfant en situation d'échec scolaire pendant dix ans devient hostile à une société dans laquelle la réussite est pour les autres. Tant que la voie professionnelle sera méprisée et servira de voie de garage à ceux qui ne réussissent pas dans les filières générales, on n'avancera pas. Luc Ferry a rendu hommage à Jean-Luc Mélenchon. Il fut un ministre de la formation professionnelle averti et cohérent. Sans doute l'un des meilleurs.
Luc Ferry affirme en avoir discuté en privé à plusieurs reprises avec Nicolas Sarkozy mais le constat d'échec est total : l'éducation nationale ne l'intéresse pas. Alors, il choisit la facilité : la répression. Cette voie, toujours utilisée par la Droite, maintenant rejointe par des élus de Gauche bien peu courageux, nous conduit droit dans le mur. Luc Ferry s'inquiète de la responsabilité des parents : ils doivent être, eux aussi, formés, éduqués, pour aider leurs enfants à sortir de l'impasse dans laquelle ils ne peuvent se complaire.
Je lisais, récemment, Le compte rendu de la commission sécurité du Parti socialiste consacrée à la vidéosurveillance : Effet quasi nul ! Coût exorbitant de l'investissement, de la maintenance ! Mieux vaut des agents de médiation, une police de proximité, des partenaires sociaux. Et des convictions chevillées au corps !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire