6 janvier 2010

Taxe carbone : la fin du monde n'est pas pour demain

Les grandes industries polluantes étaient exclues du champ d'application de la taxe carbone.

Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, tombe à bras raccourcis sur le Conseil constitutionnel. Il l'accuse de faire preuve de conservatisme après la censure que les sages ont prononcée contre la taxe carbone. Il va même — c'est un comble — jusqu'à tenter de prouver que les grandes industries polluantes méritaient d'être exonérées de cette taxe dans la mesure où elles sont, selon lui, déjà soumises au système des quotas européens. Ce que ne dit pas le fameux Lefebvre, c'est que ces quotas sont gratuits jusqu'en 2013 et qu'ensuite seuls ceux qui dépasseront leur quota se verront imposer des surplus payants lissés sur plusieurs années. La fin du monde n'est pas pour demain.

Le Conseil constitutionnel, selon sa jurisprudence constante, estime avec raison qu'il ne doit pas y avoir inégalité devant l'impôt. Les petites entreprises se seraient vues obliger de payer la taxe carbone dès 2010 alors que les grands trusts y auraient échappé. Quant aux ménages, dès ce mois de janvier, ils auraient dû mettre la main au portefeuille pour payer la taxe carbone sur le chauffage (gaz et électricité) sur le transport (gazole, essence) ce qui ne nous étonne pas compte tenu des pratiques de ce gouvernement habitué à charger la mule des classes moyennes et populaires.

Nicolas Sarkozy et son gouvernement persistent. Ils promettent une nouvelle taxe carbone avec de nouvelles conditions. Le président exige même qu'elle soit applicable dès le 1er juillet. Voilà bien un sujet de mécontentement supplémentaire pour égayer la campagne des élections régionales qui n'en manquait déjà pas.

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