Taoufiq Tahamani, Arnaud Levitre et Claudine Dutheuil…(photo JCH)
Palestine et Israël. La section «Seine-Eure» du Parti communiste français avait invité deux représentants, l'un des palestiniens, l'autre des juifs de France, à évoquer devant les habitants de l'agglomération cet interminable conflit politique, historique, territorial, dont on ne voit pas l'issue. Après la guerre conduite par l'armée israélienne à Gaza en décembre et en janvier, on a compté 2000 morts à 95 % Palestiniens (dont près de 500 enfants) des destructions systématiques de bâtiments publics, d'équipements hospitaliers…le blocus de Gaza, par terre, par air et par mer privant, plus que jamais, la population de nourriture, de médicaments…sans insister outre mesure sur le fait que 98 % des commerces ont fermé boutique et que 70 % de la population est au chômage.
Richard Walkman, membre de l'Union Juive Française pour la Paix, a annulé sa présence au prétexte qu'il devait assurer une représentation jugée sans doute plus importante ailleurs (il sera présent à Vernon la semaine prochaine). Taoufiq Tahami, vice-président de l'Association France Palestine Solidarité, était là et bien là. En quarante cinq minutes, il a parfaitement décrit la situation des Palestiniens : mur, occupation, check points, colonisation, humiliation. Pour lui, la fin de la trêve n'est pas venue du lancement des rocquettes du Hamas sur le sud d'Israël mais de l'assassinat «ciblé» de plusieurs Palestiniens au début du mois de décembre.
Le résultat des élections législatives et la victoire des droites risquent de durcir encore plus la position israélienne. Pour Taoufiq Tahami, la solution, si une solution voit le jour, viendra de la communauté internationale. François Loncle, membre de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, a entendu récemment le général Petraeus, commandant en chef de l'armée américaine, affirmer que Barack Obama souhaitait soutenir les efforts de paix de Mamoud Habbas, le président palestinien. Qu'un équilibrage allait être entrepris entre « l'Etat juif » (qui compte également des Chrétiens, des musulmans, des athées) et les responsables palestiniens ouverts au dialogue et à la paix.
Taoufiq Tahami n'a eu aucun mal à souligner qu'aucune des résolutions du conseil de sécurité des Nations unies n'avait été appliquée par Israël qui ne reconnaît ni les recommandations ni la loi internationales. « Et pourtant, affirme-t-il, il existe en Israël des journalistes, des intellectuels, des citoyens (certainement majoritaires) qui veulent vivre dans la paix et la sécurité. »
Plus le temps passe, plus c'est difficile. La conviction de Taoufiq Tahami est « qu'Israël ne veut pas qu'un état palestinien voit le jour. » Lui parle de 500 000 colons en Cisjordanie, d'autres de 300 000. Qu'importe la querelle de chiffres : ces milliers de colons étendent leur territoire, construisent des habitations, des équipements. Ils vont rendre quasiment impossible la création d'un état dans une continuité territoriale essentielle à son existence indépendante.
L'Union européenne finance la grande majorité des besoins des Palestiniens. Pourtant, l'UE et la France, notamment, n'ont pas protesté contre les destructions à Gaza d'installations et d'aménagements payés grâce aux euros de l'Europe. Nicolas Sarkozy a même envoyé un navire militaire pour contrôler le blocus de ce mini-territoire !
Un espoir enfin : que le président américain adresse un message fort au nouveau gouvernement israélien afin de le ramener à la table des négociations et de chercher les voies de la paix et de la sécurité pour tous. Et d'une réconciliation encore impossible à l'heure où j'écris ces lignes.
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