12 février 2009

Mauvaise farce pour le bio, un article du Canard enchaîné

Une correspondante attentive et lectrice du Canard Enchaîné m'adresse cet article paru dans l'édition du 21 janvier. Ghislaine P. a raison : on n'est jamais assez prudent et il nous aurons raison de l'être toujours plus demain. Qu'on en juge :
« Les Français réclament du bio. On va leur en donner, mais ce ne sera pas forcément celui auquel ils pensent. Chaque année, la demande grimpe de 10 %. Le pépin, c'est que derrière, ça ne suit pas : avec 2 % des surfaces cultivées chez nous (contre 15 % en Autriche, par exemple) on est obligés d'importer la moitié du bio qu'on ingurgite. Heureusement, l' Europe veille au grain. Elle a pondu, en juillet 2007, un nouveau règlement qui vient d'entrer en vigueur ce mois-ci. Désormais, les mêmes règles s'appliquent dans tous les pays. Résultat : en France, où l'on avait le haut du panier, on va pouvoir s'offrir du bio allégé. Prenez les cochons, les vaches et les volailles : il fallait produire à la ferme 50 % de ce qu'on leur met dans la gamelle. Désormais, on pourra se contenter de 10 %. Avant, quand un agriculteur se convertissait au bio, il devait, au bout de huit ans, ne plus faire que du bio. Dorénavant, il aura le droit de vendre ses légumes bio, tout en produisant à côté du poulet en batterie. Mieux, il pourra élever du cochon bio sur caillebotis. Vous savez, ces dalles en ciment avec la fosse à lisier en dessous à la place de la paille. A condition que cela ne dépasse pas 50 % de la porcherie. Autre joyeuseté : jusqu'à présent, le cochon bio, c'était 182 jours minimum avant de l'amener à l'abattoir, désormais, c'est quand on veut. Pour le poulet, on passe de 80 à 70 jours (c'est toujours mieux que la volaille en batterie à 45 jours). Côté boîte à pharmacie, ça vaut aussi le détour. Avant, pour les poulets de chair et les poules pondeuses, c'était zéro antibiotique et 1 traitement antiparasitaire. Maintenant, ce sera 1 antibio et no limit pour les antiparasitaires. Chez les ovins, on rajoute 1 antibio (ce qui fait 3) et autant d'antiparasitaires qu'on veut. L'éleveur de porcs reste à 1 antibio, mais a également carte blanche pour les antiparasitaires. Quand à la vache laitière, ça lui fait 3 antibios au lieu de 2. Enfin, pour les OGM, on pourra désormais en trouver trace jusqu'à 0,9 %.
A croire que Bruxelles veut nous rendre verts de rage ! »

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