10 février 2009

Des « petits » maires de la CASE se rebiffent

Pendant une réunion du conseil d'agglomération. (photo JCH)
Je reviens sur la cérémonie de vœux du maire de Louviers. Bien que des amis aient écouté avec patience les 40 minutes du discours du maître de céans, ils ne m'avaient pas raconté en détail les péripéties de la soirée. Ainsi ai-je appris que, pour justifier l'augmentation du taux des taxes de Louviers au budget 2009, le maire de cette ville a invoqué la crise («ils n'en mourraient pas tous mais tous étaient frappés») économique et financière qui met à mal les finances locales (1) et l'injuste et indirecte subvention versée en faveur des usagers des services municipaux non habitants de notre ville : école de musique, associations sportives etc.
Des maires des communes de l'agglomération Seine-Eure invités à la cérémonie n'ont que très peu apprécié cette saillie. On me dit que certains d'entre eux sont sortis de la salle du Moulin pour exprimer leur mécontentement. Je crois même savoir que le maire d'une toute petite commune, mais aux responsabilités importantes, a manifesté sa colère publiquement ce qui n'est pas dans ses habitudes.
Cette histoire de tarification est un vrai problème. Prenons l'exemple de l'école de musique justement. La dépense moyenne d'un élève de l'école lovérienne s'élève annuellement à 1000 euros. Les Lovériens et les élèves originaires des communes alentour paient 500 euros. Est-ce normal ? Le maire de Louviers et d'autres considèrent que non. Fallait-il, pour autant, agresser verbalement des élus qui, pourtant, suivent inconditionnellement le président de la CASE et ont compris ses promesses d'avant élection comme autant d'engagements ? Ne fallait-il pas, plutôt que de faire cet affront aux élus, ouvrir des négociations avec les maires de ces «petites» communes et étudier les dossiers au cas par cas ? Je sais aussi que le maire lovérien a eu quelque peine à convaincre tous les élus de sa majorité municipale et que certains considèrent qu'une augmentation des impôts, dans le contexte de crise durable, est une erreur. Nous pensons comme eux et nous l'avons répété. Auront-ils le courage de s'exprimer publiquement sur le sujet ? J'en connais, parmi les socialistes, qui se mordent encore les doigts de s'être tu quand il fallait parler et d'être demeurés passif quand il fallait agir.
(1) Alain Le Vern, président de la Région Haute-Normandie refuse d'augmenter les impôts et affirme : « pas question d'ajouter la crise à la crise ».

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il n'y a là rien que de très normal. Certaines communes de la rive gauche de Rouen, à la couleur rouge vif ou rose très pâle, offrent l'accès au sport et à la culture à un tarif défiant toute concurrence, pourvu que l'on y soit domicilié. Les "extérieurs" payent quant à eux des tarifs parfois prohibitifs, mais somme toute raisonnables par rapport au coût de fonctionnement des installations.

Si la méthode du maire de Louviers peut être contestée, elle a au moins le mérite de poser directement une question de fond : celle des charges de centralité.

Combien de temps les Lovériens vont-ils supporter de payer pour ceux qui choisissent de faire construire à la campagne afin de payer le moins d'impôts locaux possible, tout en profitant des facilités offertes par la "grande" ville ?

Franck Martin n'est probablement pas le plus fautif de tous. Je pense notamment à la facilité dans laquelle sont tombés certains maire : ne pas augmenter les impôts pendant des années pour préserver leur fauteuil.

Il faudra bien qu'un jour, eux aussi, se montrent solidaires envers la commune-centre. Le premier pas serait de financer une partie des services dont bénéficient les néo-ruraux qui, en venant s'installer chez eux, sauvent leurs écoles.

Marie-Thérèse

Anonyme a dit…

On peut évidemment partager l'opinion de Marie-Thérèse sur le refus de certaines communes limitrophes de participer dans une certaine mesure aux financement des activités qu'offre la ville de Louviers à leurs habitants. Mais montrer publiquement du doigt en les offrant à la vindicte populaire les maires qui agiraient de la sorte n'est pas digne d'un élu responsable et de surcroît président de la Communauté d'agglomération. Il eut fallut d'abord nous semble t-il les réunir et mettre en débat autour de la table toutes ces questions qui relèvent de la solidarité intercommunale. Mais le Maire de Louviers a préféré pour se dédouaner de ses responsabilités dans l'augmentation future des impôts qu'il sait ne pouvoir éviter en raison de sa politique, faire porter le chapeau à ses collègues. Quelle inélégance et quelle erreur ! Il ne tardera pas à le regretter.
Reynald Harlaut