Il y a quelques jours, c’était la décision prise d’abaisser de 13 à 12 ans l’âge minimum d’incarcération des mineurs, après celle de ramener la majorité pénale de 18 à 16 ans. Avant-hier, c’était l’arrestation dans des conditions inadmissibles d’un journaliste de Libération, pourtant pleinement justifiées par Mmes Alliot-Marie et Dati.
Hier c’est Daniel Mermet qui consacrait son émission « Là-bas si j’y suis » à la résurgence à peine déguisée du fascisme en Italie, en Padanie précisément. Ne cherchez surtout pas la Padanie sur une carte : elle n’existe pas. C’est le nom donné à un territoire d’Italie du Nord, centré sur la plaine du Pô, formé des régions du Piémont, de la Lombardie, de l’Émilie-Romagne et de la Vénétie. Sous l’inspiration d’Umberto Bossi, le leader des Ligues Lombardes, des habitants de plus en plus nombreux militent pour la sécession de ces régions, les plus riches de l’Italie, au motif qu’ils rejettent en bloc le transfert des richesses vers les régions moins favorisées comme l’Italie du Sud et la présence des étrangers : albanais, roumains, roms, etc…
Déjà des milices se sont constituées, l’hymne existe : c’est le Chœur des esclaves de Nabucco de Verdi et ils revendiquent leur ascendance celte qui leur garantit ce teint clair. Imaginons-nous en France que la région Île-de-France, la plus riche, déclare qu’elle en a assez de financer la Creuse et la Lozère et qu’elle entend désormais garder son argent pour elle ? Comment aurions-nous pu réaliser la Communauté européenne avec des raisonnements pareils si la solidarité entre pays riches et pays pauvres, à l’époque, à l’exemple de l’Espagne, du Portugal, de la Grèce et de l’Irlande, ne s’était exercée pour leur offrir les moyens de leur développement ?
Et ce matin, c’est le député Frédéric Lefebvre, porte-flingue du président de la République qui remet sur le tapis l’idée du déterminisme génétique à la délinquance et l’idée de ficher et de surveiller les enfants dès l’école maternelle.
Jusqu’à quand allons-nous nous taire et supporter cela ? Vers quel type de société pensez-vous que nous mène la clique qui aujourd’hui gouverne la France ?
« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les juifs, je n’ai pas protesté, je n’étais pas juif. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté, je n’étais pas catholique. Puis ils sont venus me chercher. Et il ne restait personne pour protester. »Martin Niemöller (1892-1984)
Reynald Harlaut
1 commentaire:
Cher Reynald, on pourrait rajouter au texte de Martin Niemöller:
"Quand ils ont installé des caméras dans les quartiers, je n’ai rien dit. Je suis honnête, et je n’ai rien à me reprocher…"
N'oublions pas non plus ce qui s'est passé au collège de Marciac il y deux semaines où 4 gendarmes et un maître-chien ont fait irruption à l’improviste dans une dizaine de classes. Sans un mot, ils ont lancé le chien à travers les classes. Les enseignants n'ont pu obtenir aucune explication. Trente jeunes « suspects » de 12 à 14 ans ont été regroupés dans une salle, fouillés, parfois déshabillés ; leurs témoignages relatent des propos humiliants, menaçants et agressifs face à ces élèves tous traités comme des dealers présumés. En sortant, les gendarmes, qui n’ont rien trouvé, ont félicité tous les élèves pour avoir « caché leur came et abusé leur chien ».
"Quand ils sont venus chercher les enfants dans les écoles, je n’ai rien dit. Je ne suis pas un enfant."
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