Le gouvernement a beau jeu de prétendre s'en tenir à des cas géographiquement ciblés (comme à Paris, notre photo JCH). Le risque de généralisation est flagrant.
Le fait est passé relativement inaperçu. Une soixantaine de députés UMP ont rédigé un texte pour s'opposer au projet de loi du gouvernement sur le travail dominical. pour que ces députés de la majorité rendent public leur désaccord avec une mesure soi-disant promise pendant la campagne de l'élection présidentielle, c'est qu'il y a le feu au lac.Christian Eckert, député socialiste de Meurthe-et-Moselle est intervenu à l'Assemblée nationale pour dénoncer la triple erreur de ce qui est vendu comme une panacée à la crise économique. Le député PS considère qu'il s'agit d'une erreur économique tout d'abord : « Ouvrir les commerces le dimanche ne relancera pas le pouvoir d'achat et la consommation. On voit mal les salariés dépenser le dimanche l'argent qui leur manque pendant la semaine pour satisfaire même à leurs besoins de première nécessité. La coût des salaires dominicaux provoquera une nouvelle hausse des prix déjà en fort augmentation. Les distributeurs en profiteront pour fixer des marges plus importantes. »
Il s'agirait d'une erreur sociale ensuite : la remise en cause du repos dominical est combattue par les partenaires sociaux. Il s'agit d'un nouveau coup dur porté aux commerces de proximité. Mettre en avant le volontariat du personnel méconnait l'inégalité de la relation employeur/salarié accrue en cette période de hausse du chômage.
Il s'agirait d'une erreur sociétale enfin: La course effrénée à la consommation contredit le mouvement vers une consommation raisonnée sous-jacente au Grenelle de l'environnement. Proposer comme réponse aux salaires trop bas de ne plus prendre de RTT, de devoir faire des heures supplémentaires, de passer son dimanche à pousser le caddie en famille, c'est faire un choix de vie que je n'accepte pas surtout lorsque les inégalités et les écarts de revenu progressent comme jamais…
…les victimes seront principalement les femmes, les travailleurs à temps partiel, celles et ceux dont la précarité les conduira à accepter les pires conditions de travail. Ce qu'il faut ce n'est pas travailler plus pour gagner plus c'est travailler moins pour vivre mieux ou travailler mieux pour vivre mieux. »
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